Article publié à l’origine dans l’édition février 2018 du journal Diversions – consulter le PDF ici –
Du 7 au 11 février 2018, le Grand Est accueillera la nouvelle édition du festival GéNéRiQ, temps fort musical du début d’année qui pose ses tumultes dans les salles de concert et autres lieux plus atypiques, de Dijon à Mulhouse, en passant par Besançon et l’Aire urbaine. Petit focus sur les éditions Besançon et Aire urbaine.
C’est au FJT Les Oiseaux que débutera GéNéRiQ à Besançon le 7 février avec la venue d’Eddy De Pretto, qui mêle à sa manière toute personnelle chanson française et rap. Musicalement très abouti – le jeune gars s’est offert les producteurs de Booba et PNL -, le premier EP, Kid, casse les gros clichés testostéronés du hip-hop, et ça, c’est bien aussi. On le retrouvera notamment au Théâtre de la Sinne à Mulhouse, le 11 février. Hip-hop également pour Lonepsi, à voir aussi le 7 février au FJT Les Oiseaux, le jeune rappeur ayant la particularité de composer lui-même ses instrumentaux, formé au piano et à la guitare.
Il sera aussi évidemment question de rock à GéNéRiQ. Ce sera même la première date pour l’Aire urbaine, le 7 février à la Poudrière de Belfort, 18h30 avec Knives. L’entrée sera gratuite pour découvrir ce groupe qui marie les guitares aux beats hip-hop. À 20h, direction Est Imprim à Montbéliard pour un concert en entreprise avec Les Deuxluxes, duo rock délicieusement suranné, tendance garage, qui ne dépareillerait aucunement dans une BO de Tarantino. Le 8 février, le Musée de l’Aventure Peugeot retrouvera GéNéRiQ pour un concert à suivre au beau milieu des voitures de la marque au lion. Tout comme la belle découverte de Jesse Mac Cormack il y a deux ans, en 2018 on pourra aller à la rencontre de Flèche Love, ex-chanteuse de Kadebostany, dont le premier single, Umusuna, nous promet de belles choses avec cette électro downtempo et entêtante, teintée de soul introvertie et de phrasés hip-hop engagés – l’artiste revendique clairement des visées féministes -, préparée à quatre mains avec Rone.
Le samedi 10 février, VIADANSE, Centre chorégraphique de Bourgogne Franche-Comté à Belfort, accueillera Les Filles de Illighadad, blues touareg au féminin suivi, au Moloco d’Audincourt à 20h, d’une soirée pour le moins contrastée, jugez plutôt. La pop électronique de Polo & Pan, convoquant avec nostalgie une certaine histoire de la variété française, sera suivie des ambiances cinématographiques de Cabadzi qui rendent un appuyé hommage aux dialogues des films de Bertrand Blier. Autant dire que ça risque de valser dans les chaumières. Ce soir-là, il y aura aussi du rap, du hip-hop bien gras avec Biffty et DJ Weedim [sic], à l’esprit punk et do it yourself, et le hip-hop d’une jeune suissesse à découvrir, KT Gorique qui manie la langue française avec dextérité, la mêlant parfois à l’argot de Côte d’Ivoire d’où elle est originaire.
On pourra aussi rencontrer Biffty et DJ Weedim à la Rodia de Besançon dès le 8 février, accompagnés cette fois d’Angle Mort & Clignotant et Le 77, rap tout aussi décalé. Une autre soirée se tiendra au même moment au Bar de l’U avec, parmi les artistes conviés, Dan Rico, moustachu inspiré qui proposait en 2016 avec sa galette Endless Love, sorti sur le label français Shit In Can Records, un concentré de rock et de punk, les années 70 bien calées dans le rétro, des cœurs – faussement ? – naïfs, des ritournelles pop gorgées de guitares que l’on imagine créées dans l’intimité d’une chambre, étoffées de quelques effets un peu kitchs mais qui constituent toute la fraîcheur du bonhomme, entre punk et ballades. À voir aussi le 9 février à 18h au Techn’hom de Cravanche !
Les amateurs de trip-hop rugueux se donnent rendez-vous le 8 février à la Vapeur de Dijon, le 9 février à La Poudrière de Belfort, et le 10 à La Rodia de Besançon où s’annonce une grosse soirée avec Tricky himself. Avec Ununiform, treizième album de Adrian Nicholas Matthews Thaws, l’artiste retrouve le rap fumeux, l’électro musclée et les ambiances crépusculaires. Il retrouve aussi Martina Topley-Bird, convie également Asia Argento, Francesca Belmonte, car il sait que les présences féminines lui vont bien. On dit Tricky débarrassé de ses addictions et de ses dettes, mais l’ambiance qu’il déploie sur Ununiform est toujours aussi sombre. Enfin pour les adeptes des platines, citons encore The Herbaliser qui se produira à l’Antonnoir le 10 février, nouveau lieu rock/nuit à Besançon, pour un DJ set qui devrait, dès 23h, rappeler les grandes heures de Ninja Tune.
– Manu Gilles, Dominique Demangeot –
GéNéRiQ 2018, À Dijon, Besançon, Audincourt, Belfort, Montbéliard
et Mulhouse, du 7 au 11 février
http://generiq-festival.com