Le salon Savoureusement Lire, qui invite à la Foire aux Livres de Belfort une cinquantaine d’auteurs, a débuté ce samedi 26 octobre.
Chaque année, la Foire aux Livres de Belfort, l’événement organisé par l’association Livres 90 à l’Atria, insère dans son programme un salon dédié aux auteurs locaux, mais aussi nationaux. Enfin de journée samedi, le maire Damien Meslot remettait le Prix littéraire de la Ville de Belfort à Gilles Laporte pour son roman Les roses du Montfort aux Presses de la Cité.
Le salon Savoureusement Lire se poursuit tout le week-end, l’occasion d’aller rencontrer auteurs et autrices à l’Atria. À cette occasion, pour l’achat de deux livres d’auteurs du salon, un bon d’achat de 10 euros sera remis en caisse, à faire valoir sur n’importe quel ouvrage de ces auteurs.
Parmi les nombreux invités, citons Roland Beucler, dont l’association rend hommage à son père André, dont l’ouvrage Vallée du Doubs, est reparu récemment dans la maison d’édition La Clé à Molette. Diversions vous propose ci-dessous une présentation de l’ouvrage.
Vallée du Doubs
André Beucler (La Clé à Molette)
C’est à Saint-Pétersbourg qu’André Beucler voit le jour le 23 février 1898. Son père, professeur de français, ayant des racines dans le Pays de Montbéliard, fit également inscrire son fils sur le registre des naissances à Bondeval. L’auteur reviendra d’ailleurs régulièrement dans sa maison familiale du Pays de Montbéliard. Vallée du Doubs sonne donc, pour cet écrivain prolifique que l’on a un peu oublié aujourd’hui, comme un retour aux origines. L’auteur de Gueule d’amour tourne le dos à la ville et ses tumultes pour retrouver le Doubs et sa vallée, dont le cours tranquille semble si éloigné de la vie moderne. Bien des écrivains ont parlé de ce basculement d’un monde à un autre, dont Giono qui a figuré lui aussi dans la collection Portrait de la France, où paraissait pour la première fois ce texte en 1928.
La Clé à Molette a eu la riche idée de publier ce texte dans sa collection Théodolite. Belle manière de découvrir André Beucler. En parlant de Giono, on retrouve parfois chez le Franc-comtois le lyrisme de l’écrivain de Manosque, lorsqu’il s’agit de donner une description empreinte de poésie de la rivière franc-comtoise. N’ayez peur ! Le titre de la collection d’origine peut présager une littérature régionaliste douteuse. Nullement le cas ici car justement les descriptions de paysages sont bien éloignées des pages des guides touristiques achetés à la va-vite dans une station d’autoroute, André Beucler semblant même redouter l’avènement d’une ère du tourisme moderne avec ses paysages de cartes postales et ses voyages (trop ?) organisés. On apprend beaucoup de choses dans Vallée du Doubs, que Mirabeau est passé par Pontarlier, emprisonné au fort de Joux « pour dettes et intrigues d’amour ». On suit la rivière qui passe par Morteau, approche la Suisse, court jusqu’à Besançon et Montbéliard en le disputant au train. Le Doubs charrie les histoires locales et la grande Histoire. La plume d’André Beucler chevauche le Doubs pour nous transporter au temps romain d’Epomanduodurum, le Mandeure actuel, avant de retrouver « le Pays de Montbéliard […] centre industriel tout hérissé de cheminées », si cher à l’écrivain.
Dominique Demangeot
Salon des auteurs Savoureusement Lire, Belfort, Atrial, 26 et 27 octobre 2019 – À suivre le samedi de 14h à 18h30 et le dimanche de 10h à 18h30