La Ferme familiale de Courbet accueille en ce moment à Flagey une exposition en lien avec les caricatures consacrées au célèbre peintre ornanais. L’exposition ne peut se tenir au Musée Courbet, actuellement en travaux et qui rouvrira ses portes cet été. Et bonne nouvelle pour les amateurs de peinture, Courbet caricaturé a été prolongée jusqu’au 17 octobre !
En grand défenseur des libertés, notamment lors du Second Empire, période de censure, Gustave Courbet ne s’est bien évidemment jamais opposé à ce qu’on le caricature. Le pionnier du réalisme en peinture devient rapidement célèbre au milieu du XIXe siècle, se transformant dès lors en une cible de choix pour les caricaturistes. C’est d’ailleurs au XIXe siècle que le genre de la caricature va se développer, dans les presses quotidiennes et spécialisées. L’exposition de Flagey se focalise sur les caricatures portant sur le corps de l’artiste, l’occasion de suivre l’évolution de la carrière de Gustave Courbet. Et qui dit caricature… dit stéréotypes ! Les illustrateurs vont se concentrer en particulier sur quelques attributs comme la barbe du peintre, mais aussi sa palette et son ventre rebondi. Du jeune artiste qui débute en 1849, obtenant sa médaille pour L’Après-dînée à Ornans, attaqué pour ses origines provinciales, au Courbet engagé lors de l’épisode de la Colonne Vendôme, l’exposition apporte de nombreuses informations sur l’artiste. On retrouve également « le Courbet des grandes peintures manifestes », comme l’explique Benjamin Foudral, conservateur-directeur du Pôle Courbet, « cette barbe qui s’allonge et montre toute son ambition ». Le directeur souligne d’ailleurs l’ambivalence de Courbet, défenseur de la liberté d’expression, « mais il comprend déjà toute la possibilité promotionnelle de ce nouveau genre artistique ».
Dans les années 1860, Gustave Courbet acquiert une notoriété bien au-delà des frontières de France, et son corps grossit comme on peut le voir dans les unes des journaux de l’époque. À partir de 1871 et des événements de la Commune, l’artiste est occulté par la stature politique qu’il acquiert. Les caricaturistes ne manquent pas d’exagérer le trait là encore. « Il y a une fusion qui va être faite, entre le Courbet casseur de pierres de son début avec le Courbet déboulonneur, destructeur de la Colonne Vendôme ». Dans l’exposition, on retrouve plusieurs artistes tels Cham, Quillenbois ou encore Daumier, Courbet caricaturé se basant notamment sur la collection privée de Marie et Bernard Cola. Cette collection comporte des pièces inédites trouvées en France et ailleurs dans le monde, à l’image d’un « Courbet aux pommes », le peintre endossant son personnage de bon vivant, jovial et gourmand, avec ses yeux « pétillants et pleins de malice », comme le fait remarquer Marie Cola. Ce portrait a été conçu par André Gill, ami de Courbet, et fait d’ailleurs apparaître une allusion à Alexandre Dumas fils, qui lui, n’a jamais été très tendre avec le peintre franc-comtois !
Courbet caricaturé… De la barbe aux sabots, Flagey, Ferme familiale de Courbet, jusqu’au 17 octobre
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