Entre décembre et janvier, l’Orchestre Dijon Bourgogne donnera ses deux premières Mini-Symphonies, un partenariat avec l’Opéra de Dijon autour de concerts familiaux (d’une heure chacun sans entracte, dès 8 ans). Ces deux programmes bénéficieront également de projections d’illustrations d’Emmanuelle Ayrton, créées spécialement pour l’occasion.
La première Mini-Symphonie, les 14 et 15 décembre, conviera l’Orchestre Symphonique de Mâcon, dirigé par David Hurpeau. ODB et OSM partageront le plateau à Dijon puis à Mâcon. L’une des particularités des Mini-Symphonies est d’inviter également le récitant Thierry Weber, médiateur culturel, qui introduit les œuvres, donne des clés de compréhension sur les pièces jouées. On pourra écouter la Symphonie écologique d’André Popp, assez peu donnée en public, issue du conte musical Piccolo, Saxo and Cie qui comportait plusieurs volets. Elle évoque, comme son nom l’indique, des thématiques en lien avec l’environnement. Composée en 1976, son sujet est plus que jamais d’actualité aujourd’hui ! Le baryton Christophe Lacassagne sera le narrateur pour nous parler des oiseaux, des arbres blessés, des fleurs ou encore des créatures de la mer… Quant au poème symphonique L’Apprenti sorcier (1897) de Paul Dukas, qui ouvrira le programme, il sera l’occasion pour Thierry Weber d’évoquer les différentes familles d’instruments. Tiré d’un conte fantastique de Goethe, il exprime là encore un lien étroit avec la nature. Un jeune sorcier se voit dépassé par la magie qu’il maîtrise mal, et les objets autour de lui se mettent à prendre vie, inspirant Walt Disney pour l’une des séquences de Fantasia. Paul Dukas utilise la riche palette sonore de l’orchestre pour personnifier un balai (qui devient incontrôlable), l’eau qui ruisselle… « Deux compositeurs français très différents », explique David Hurpeau. « Paul Dukas appartient plutôt aux grands compositeurs français du répertoire symphonique. André Popp lui a une écriture beaucoup plus foisonnante, il a écrit pour la chanson, pour la radio, et avec ce volet Piccolo, Saxo and Cie, toute une séquence écrite pour l’orchestre symphonique. »
Le 18 janvier, la deuxième Mini-Symphonie sera consacrée à la jeune compositrice Camille Pépin, dont l’ODB jouera trois pièces. Là encore les titres des compositions parlent d’eux-mêmes : Les Eaux célestes, La source d’Yggdrasil et Avant les clartés de l’Aurore. Le chef principal de l’ODB Joseph Bastian sera de retour pour cheminer au milieu des paysages dessinés par Camille Pépin. Des pièces qui s’inscrivent dans la tradition du poème symphonique, les quatre mouvements des Eaux célestes reprenant les chapitres d’une légende chinoise. Quant à La source d’Yggdrasil, elle est une référence à l’arbre-monde de la mythologie scandinave, qui « symbolise ainsi la lutte perpétuelle entre les forces de vie et les puissances destructrices », explique la compositrice. Avant les clartés de l’Aurore s’inspire d’un quatrain de Pouchkine, et son deuxième mouvement rend hommage à Petrouchka de Stravinsky, mettant en avant cuivres et percussions. Le public pourra découvrir la manière très particulière qu’a Camille Pépin d’utiliser les percussions dans ses partitions. Cette dernière sera présente en janvier pour parler de son écriture et ses thèmes de prédilection aux côtés de Thierry Weber.
– Dominique Demangeot –
Mini-Symphonie #1, Opéra de Dijon, auditOrium, 14 décembre à 17h, Le Théâtre – Scène nationale de Mâcon, 15 décembre à 16h ; Mini-Symphonie #2, Opéra de Dijon, auditOrium, 18 janvier à 17h
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