Alors que le groupe est en train d’enregistrer un nouvel album, Ange a repris sa tournée anniversaire, mise en pause en raison de la situation sanitaire. La formation qui célèbre donc ses cinquante ans (et quelques mois !) de carrière passera cet automne par la région Bourgogne Franche-Comté. Diversions en a profité pour interviewer Thierry Busson, fondateur du magazine Rockstyle et grand ami du groupe, qui nous parle d’Ange.
Quand as-tu découvert Ange ?
En 1982, chez un copain qui était le petit cousin du père de Serge Cuenot, le guitariste de la formation de cette époque. J’ai adoré ! J’écoutais Genesis, Pink Floyd, Police… Il y a un coté progressif également chez Ange, un son assez typé. J’avais fondé un fanzine en 1992, et j’ai interviewé Christian Décamps début 1993. Ange venait de sortir le dernier album studio de la formation d’origine, Les Larmes du Dalaï Lama. Ce fanzine est devenu Rockstyle et j’ai interviewé Christian une deuxième fois en 1994. Et pour la tournée d’adieu d’Ange, on a édité un livre, Le livre des légendes.
Cinquante ans de carrière c’est un exploit. Comment définirais-tu leur évolution musicale ?
Il y a trois périodes, et d’abord celle avec la formation originelle, de 1970 à 1978, avec le départ la même année du guitariste et du bassiste. C’est ce que les fans appellent l’âge d’or, et c’est là que Ange a eu six disques d’or, trois millions d’albums vendus. Ils ont eu le Grand Prix Charles Cros, ont joué au festival de Reading avec Genesis… De 1980 jusqu’à la fin des années 90, il y a eu pas mal de changements de musiciens, avec une musique plus pop, plus accessible. Et puis maintenant il y a les nouveaux musiciens depuis le début des années 2000, avec toujours ce fond symphonique, progressif, et des morceaux qui s’étendent, qui sont assez longs.
Il y a eu une première tournée d’adieu à la fin des années 70… qui n’en fut pas vraiment une !
C’était la tournée d’adieu de l’ancienne formation avec son frère Francis et les trois musiciens qui avaient débuté Ange. Christian a fait quelques albums sous le nom Christian Décamps et fils, puis a repris Ange.
Que dire de cette nouvelle mouture ?
Il y a la grosse empreinte du style Ange évidemment, parce que Christian Décamps est le principal compositeur, et auteur totalement. Il a intégré des jeunes dans le groupe vers 1997, son fils Tristan et d’autres musiciens. Ils ont apporté un autre son, plus rentre-dedans et plus technique aussi.
Ange est resté éloigné des grands médias tout en remplissant des salles. Paradoxe !
Le groupe a toujours un fan club vivace! Aux concerts, il y a aussi des jeunes qui viennent. Une autre génération est arrivée. À Paris ils font l’Olympia, le Trianon…
Un album pour découvrir Ange ?
J’en mettrais trois ! Au-delà du délire en 1974 avec la formation d’origine. Tout le monde le considère comme le meilleur album du groupe. C’est vrai qu’il est parfait de A à Z… Ensuite en 1980 avec une autre équipe, il y a Vu d’un chien qui est vraiment très très bon. Un son un peu plus hard sur certaines guitares, avec Robert Defer. Je conseillerais aussi Les Larmes du Dalaï Lama (1992) et le dernier, Heureux (2018).
Propos recueillis par Dominique Demangeot
Ange, tournée anniversaire :
Audincourt, Le Moloco, 1er octobre : https://www.lemoloco.com/agenda/ange-mira-cetii/
Besançon, Le Kursaal, 3 décembre :
https://www.spectacles.carrefour.fr/fr/manifestation/ange-billet/idmanif/505129
Chenôve, Le Cèdre, 11 décembre : https://www.cedre.ville-chenove.fr/programmation/angesamedi/