E Works/PIAS
Depuis les débuts de Eels, Mark Oliver Everett se fait un malin plaisir de proposer des captations live des performances de son groupe, des moments rarement décevants, qui montrent le Hombre Lobo se balader dans une discographie conséquente et la revisiter, depuis Oh What A Beautiful Morning jusqu’aux grands foutoirs des concerts à Minneapolis de Tremendous Dynamite.
Ce live au Royal Albert Hall fait dans l’intimiste. On est à l’opposé de la déferlante garage blues de la tournée de Wonderful, Glorious et les musiciens ont troqué leurs lunettes de soleil et survêtements à trois bandes contre le costard-cravate. L’instrumentation électrique laisse place au piano, lapsteel, glockenspiel, contrebasse et autre trompette pour un univers intimiste, calme et mélancolique, pleine de « bummer songs » comme aime à la répéter Everett. Cela donne une première partie de concert très posée, avec les titres de The Cautionary Tales Of Mark Oliver Everett qui se marient parfaitement avec ceux du trop sous-estimé End Times. On redécouvre alors les magnifiques Mansions Of Los Feliz ou la douce-amère A Line In The Dirt. Lockdown Hurricane, pilier de la dernière production de Eels prend des airs de Beatles avec son orchestration classieuse, quoi de plus normal dans ce temple de la musique britannique. Bien vu aussi le mini-medley entre The Mistakes Of My Youth et Wonderful, Glorious. Comme toujours, Everett fait le show avec ses vannes dont lui seul à le secret et ne démord pas de jouer un jour sur le grand orgue du Royal Albert Hall.
Les titres plus anciens ont droit à de nouveaux arrangements. L’indispensable Fresh Feeling suit le groove impeccable de la contrebasse de Royal Al quand I Like Birds devient quant à elle un véritable boogie. Et en fin de setlist, le leader de Eels réussit son pari et clôt le concert avec Flyswatter et The Sound Of Fear sur le fameux orgue de la salle.
Avec ce live, alliance parfaite de titres nouveaux et anciens réorchestrés de main de maître, Eels démontre que les moments les moins drôles de la vie peuvent cacher des petites pastilles des plus jouissives.
– Florian Antunes Pires –