Cet été, le Musée des beaux-arts de Dole conversera en compagnie d’Anthony Cudahy, à l’occasion de cette toute première exposition de l’artiste en France. On pourra y découvrir la production du peintre new-yorkais, né en Floride en 1989, ses œuvres mises en dialogue avec les collections du musée. Un pont entre Jura et USA.
Le peintre a fait son choix parmi des œuvres anonymes ou non attribuées, l’opportunité d’une mise en lumière d’artistes oubliés par l’histoire, voire invisibilisés. Indifférent au style ou à la période, l’artiste s’est cependant basé sur des sujets en lien avec ses recherches personnelles, instaurant ainsi un dialogue avec ses prédécesseurs et s’inscrivant dans une tradition. « L’histoire des images est ce qui m’intéresse », comme le confie l’artiste. Tout sujet peint est alors, pour Anthony Cudahy, « à la fois une reprise et une interprétation. » (Cakeboy magazine, Artist Anthony Cudahy Talks Paint & Pixels par Sean Santiago, mai 2016). L’artiste américain tire souvent son inspiration d’images photographiques qu’il transpose sur ses toiles.
Avec une peinture référencée, l’art européen côtoyant culture queer/gay et références personnelles, Anthony Cudahy travaille ses sujets en lien avec l’intime et le romantisme, le personnage étant le point central de ses œuvres, faisant notamment preuve d’une précision particulière dans les expressions du visage. Des peintures aux contrastes saisissants, « déséquilibres heureux » comme le précise encore le musée. À Dole, l’artiste présente une vingtaine de peintures récentes, des modèles, souvent nus et en extérieur, mis en regard avec des peintures de paysages. Scènes pastorales où l’on rencontre des personnages, dénudés là encore, et représentés dans une certaine fragilité. Certains tableaux comme Le Combat de Centaures, la Scène de Sabbat ou encore des natures mortes, expriment la violence de l’existence et notre finitude. Anthony Cudahy fait écho à ces œuvres dans son propre travail à l’image de Snyder Cloud (2020) et After Bosch (2022). L’exposition évoque enfin la prédilection de l’artiste pour le floral et les arts décoratifs, sa toile Rest (past) (2021) faisant ainsi écho au motif du lion sculpté sur la porte du Parlement de Dole (XVIe siècle). De New York à Dole, disions-nous…
– Dominique Demangeot –
Anthony Cudahy – Conversation, Dole, Musée des beaux-arts, jusqu’au 10 septembre
sortiradole.fr
facebook.com/museedole