Dijon/Le Creusot – Styx & Brahmapoutre

Le festival À Pas Contés puis L’Arc accueilleront les premières représentations de la nouvelle création de la cie Abernuncio. Un voyage initiatique que nous propose Sophie Dufouleur. Un parcours durant lequel la destination importe moins que le cheminement, et dont l’autrice, metteuse en scène et comédienne nous présente l’élaboration qui fut, pour elle aussi, une sorte de parcours initiatique.

Quelle a été l’impulsion de départ pour cette nouvelle création ?
Je voulais travailler autour du voyage initiatique, et tout de suite on s’est dit que ce qui nous empêche de nous déplacer généralement, c’est la peur !

Le Brahmapoutre est un fleuve réel, le Styx un mythe grec. La pièce va-t-elle osciller elle aussi entre réalité et fiction ?
Au début, on est sur un rapport assez réel à la création, des échanges entre Ariane et Sophia, et puis il y a une bascule où on passe dans un espace temps un peu hors-sol, une autre dimension…

On trouve d’autres références à la mythologie grecque dans la pièce…
Sophia c’est le savoir, Aletheia la vérité. Ariane est celle qui tire le fil. Pour construire ce spectacle, on cherchait des images, on voulait que ce soit un voyage initiatique sous forme de tableaux, avec des figures qui émergent. C’est un spectacle très visuel, plastique, avec de l’ombre, du blanc de Meudon… Quand on parle de la peur, ces données-là ne sont pas intellectuelles, elles sont sensibles. Il y a un mélange entre l’introspection, l’intime, et en même temps il y a beaucoup d’humour, de décalage…

Photo : Marion Cadeau

En demandant conseil à l’une de vos amies autrices, Aliona Gloukhova, vous avez réalisé que vous étiez vous-même en train de traverser votre propre Styx…
Il se trouve que ma maman a basculé dans la maladie d’Alzheimer, et au fur et à mesure de la création, cet aspect- là a pris le plus de place. Sans m’en rendre compte j’ai basculé dans la peur. Aliona me dit qu’en fait : « il n’y a que toi qui ne le vois pas, mais le sujet tu l’as devant les yeux ! Si tu veux parler de déplacement intérieur, racontons l’histoire de ce spectacle ». On a tiré des liens entre toutes les matières que j’avais écrites, complètement éparses, et on a fictionnalisé. Ce n’est plus quelque chose d’aussi intime, la chose est sortie de mon histoire personnelle.

Photo : Marion Cadeau

Qui sont les protagonistes de la pièce ?
Il y a Sophia et Ariane qui décident d’écrire le spectacle. Ariane est la co-pilote, Sophia est vraiment celle qu’on suit, puisqu’il y a en parallèle l’histoire d’Aletheia, sa mère qui est en train de basculer dans le Léthé, un autre fleuve des Enfers grecs, le fleuve de l’oubli.

Cette pièce vous est donc particulièrement personnelle…
Je me suis perdue en écrivant ce spectacle mais en retrouvant le fil, je me suis finalement rendu compte que tout était déjà là. Et maintenant qu’on est arrivés à destination, je me rends compte que ce spectacle m’aura fait grandir.

Ce serait donc le message porté par la pièce ?
Les Styx, on en traverse tous et toutes, quels que soient notre âge, notre origine, et plus on arrive à lâcher prise et accepter de les traverser, plus on se rend compte qu’on en ressort par le Brahmapoutre. On en ressort nourris, grandis, neufs, neuves.

– Propos recueillis par Dominique Demangeot –

Styx & Brahmapoutre, Dijon, La Minoterie (Festival À Pas Contés), 21 février à 10h et 19h
https://www.laminoterie-jeunepublic.fr/evenement/styx-et-brahmapoutre-0
Programme complet du festival A Pas Contés

Le Creusot, L’Arc, Scène nationale, du 20 au 23 mars – larcscenenationale.fr

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