Une double exposition est organisée par l’association Itinéraires Singuliers à L’Hostellerie – Centre d’Art Singulier. Les toiles du peintre espagnol Pepe Doñate côtoient les installations de Belin, originaire de Côte-d’Or. Ce dernier a évoqué pour nous ses préoccupations pour l’environnement et le monde paysan.
Belin apprécie d’exposer en compagnie d’autres personnes, comme ici avec Pepe Doñate dont le travail entretient aussi un lien étroit avec la terre. La recherche de Belin, elle, se fait davantage militante, évoquant l’agro-industrie. Des photos d’Henri Dufour, sur le dernier berger de son village, sont revenues à la mémoire de Belin. « Des photos magnifiques de lui. Elles montraient l’amour de ses animaux, de sa chienne avec qui il gardait les moutons. » L’exposition est née de là. « J’ai présenté le pendant de ces images idylliques, de ce que pouvait être l’élevage il y a 50, 60 ans en arrière, avant l’avènement du tout-automatique. » En détournant des objets, Belin fait de la vache la figure centrale de l’exposition, confrontée à des choses « pas très sympathiques, tout ce qu’on peut faire avec une vache, ce qu’on lui fait faire ».
L’appel de la terre évoque tour à tour usage des antibiotiques, farines animales et maladie de Creutzfeldt-Jakob, génome, « les aberrations de l’élevage intensif comme la ferme des mille vaches où on concentre les animaux sur quelques lieux, ce qui peut donner beaucoup de pollution, des maladies et surtout des animaux placés hors-sol en permanence », se désole Belin. Tandis que résonne dans L’Hostellerie une bande son bucolique, cloches d’alpages, ce dernier évoque également le malaise paysan.
– Dominique Demangeot –
L’appel de la terre (Pepe Doñate, Belin), Dijon, L’Hostellerie – Centre d’Art Singulier, jusqu’au 28 janvier
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