Le musée des Beaux-Arts de Dijon, qui a rouvert ses portes l’an dernier, a vu son parcours d’exposition réaménagé pour davantage de lisibilité parmi ses différentes collections. Mais ces travaux d’envergure n’ont pas stoppé le processus qui consiste à enrichir régulièrement le fonds du musée, une « fabrique des collections » que le musée dijonnais nous propose de découvrir en détails à l’occasion de sa nouvelle exposition temporaire.
De 2010 à 2020, ce sont 255 nouvelles pièces qui sont ainsi venues étoffer l’inventaire du musée des Beaux-Arts de Dijon, un registre officiel garantissant l’appartenance des collections à la collectivité publique. Récemment, ces acquisitions ont concerné les différents départements scientifiques, à savoir 39 peintures, 185 feuilles pour les arts graphiques, 2 albums et 5 épreuves photographiques, 12 sculptures, 8 objets d’art et 1 instrument de musique, 2 installations multimédia et 1 vidéo, le tout sur une période allant du XVIe au XXIe siècles. Preuve d’une grande diversité dans le type de pièces acquises ! Les modes d’acquisition se répartissent entre les achats, les transferts de propriété de la part de l’université de Bourgogne, ainsi que les dons et legs.
L’acquisition de nouvelles pièces permet notamment de faire dialoguer ces dernières avec la collection déjà en place, en faisant parfois surgir de nouvelles questions propres à notre époque contemporaine. Ces acquisitions peuvent donc tour à tour s’inscrire dans une continuité (comme les ensembles graphiques des fonds d’ateliers de Jean Dubois et Jean-Claude Naigeon, référence aux origines du musée issu de l’école de dessin fondée en 1767) ou dans une rupture (comme l’illustrent par exemple les Versos de tableaux photographiés par l’artiste contemporain Philippe Gronon). La Fabrique des collections nous présente ainsi une collection mouvante, qui évolue au fil des années, une politique d’acquisition qui est partie prenante de l’identité du musée dijonnais. L’exposition donne à voir près de 120 œuvres, qui sont présentées dans les espaces temporaires, mais aussi pour certaines au sein des parcours permanents, pour souligner les dialogues et les échos qui s’instaurent entre l’art ancien et la création contemporaine. C’est ainsi que l’on pourra découvrir des pièces contemporaines de Simon Morley, Jacques Perreaut, Angela Bulloch et Philipp King. L’exposition présente à la fois des peintures et des dessins, des sculptures, des vidéos et des installations.
La Fabrique des collections est l’occasion d’évoquer plusieurs thématiques, comme par exemple l’art en Bourgogne du XVIe au XVIIIe siècle ou encore « l’identité singulière » du fonds dédié au XIXe siècle. Citons également une thématique autour de l’art moderne, qui fera référence à la riche Donation Granville, ainsi qu’un focus sur la sculpture bourguignonne.
Dominique Demangeot
La Fabrique des collections, Musée des Beaux-Arts, Dijon, du 11 septembre au 4 janvier
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