Beethoven est à l’honneur en novembre à l’Opéra de Dijon avec son unique pièce lyrique, le drame romantique Fidelio. Cyril Teste en offre une mise en scène résolument contemporaine et comme à son habitude, le collectif MxM marie technologies numériques et répertoire classique.
Photo : S.Brion
Fidelio nous transporte dans une prison sévillane où Florestan est incarcéré injustement par le gouverneur Don Pizarro. Léonore, son épouse, décide de le faire libérer. Cyril Teste déploie un univers carcéral particulièrement violent, où la répression joue à plein. Les écrans géants et mobiles incarnent cette société de la surveillance, tandis que l’image est traitée en temps réel… Big Brother is watching you ! Un cameraman est présent sur scène pour filmer les protagonistes et rappeler que nous sommes dans une société de l’image, plutôt pour le pire que pour le meilleur. Le metteur en scène a également choisi de conférer à l’adaptation des allures de série américaine avec profusion d’armes, uniformes, menottes…
Adrien Perruchon dirigera l’Orchestre Dijon Bourgogne, accompagné par le Chœur de l’Opéra de Dijon et la Maîtrise de Dijon. Il faudra dix années à Beethoven pour composer son unique opéra après plusieurs réécritures successives. Il s’inspirait d’un épisode de la Révolution française, et plus précisément de la Terreur, lorsqu’une femme se déguisa en homme pour se faire passer pour un aide-geôlier de prison, et ainsi libérer son mari. C’est un opéra particulièrement vif et rythmé que nous offre le compositeur, malgré ses noirceurs, et Beethoven n’a pas hésité à élaguer sa partition qui doit beaucoup à Mozart et sa Flûte enchantée.
– Paul Sobrin –
Fidelio, Opéra de Dijon, auditOrium, 8 et 10 novembre à 20h, 12 novembre à 15h
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