JAZZ
Cristal/L’Autre Distribution
Enregistré en compagnie d’une quinzaine d’invités, Be My Guest voit David Linx renouer avec l’esprit de collaboration qui l’anime depuis le début de sa carrière. Après les couleurs jazz de Skin in the Game en 2020, le chanteur élargit encore son horizon et s’entoure d’artistes aussi divers que le pianiste Tigran Hamasyan qui l’accompagne sur le premier extrait, Round Midnight, ensorcelant piano-voix, et le violoncelliste Eric Maria Couturier avec Making Do.
Et c’est bien la proximité de la voix du chanteur bruxellois avec les nombreux solistes invités, qui caractérise ce projet de duos, « tel un inventaire qui se réclame, un peu comme si je retournais à l’école », explique l’artiste. « Il est un hommage à la transmission, à l’esprit de curiosité indissociable et indispensable à cet apprentissage par soi-même. » Le disque débute, de manière très naturelle, sur Letter To Trevor, en compagnie de Trevor Balwin, neveu de James, auteur fétiche de David Linx qui va d’ailleurs le rencontrer dès le début des années 80. Ce morceau inaugural, déclamé en spoken word par Trevor Baldwin, relate l’arrivée du romancier à Saint Paul de Vence en 1970, sur un arrière-plan tissé des voix en chœur de David.
Avec Be My Guest, on voyage, en compagnie de la flûte du français Magic Malik sur la reprise des Carpenters, Close To You, et ailleurs avec le guitariste d’origine vietnamienne Nguyên Lê sur My Bee, balade baignée de delay. Le vibraphoniste Bart Quartier nous invite pour une autre virée enchantée sur les quais de Seine cette fois. David Linx chante successivement en anglais, français, espagnol, portugais, un vrai tour du monde musical. Après ses collaborations successives avec le pianiste Diederik Wissels puis le bassiste d’Aka Moon Michel Hatzi, David Linx intensifie ses échanges artistiques. On retrouve Diederik en mode électronique cette fois, superposant les voix du chanteur sur The Bystander Effect. Avec l’Américaine d’origine indienne Rani Weatherby, David partage le micro au son du ukulele de la jeune femme, lumineuse échappée folk et country (Tonight You Belong to Me). Plus loin, il revient sur des chemins jazz avec son compatriote le guitariste Peter Hertmans (I think It’s Going to Rain Today) avant de clore le disque aux côtés du pianiste Gustavo Beytelmann en mode tango.
– Marc Vincent –