JAZZ
CQFD/L’Autre Distribution
C’est tout en douceur, avec la chanson titre, que Daniel Romeo nous accueille sur son premier album solo. Le bassiste belge, qui n’est pourtant pas novice après trente ans de bons et loyaux services aux côtés d’artistes aussi divers que Yael Naïm, Bernard Lavilliers, James Brown, Eddy Louiss, Fred Wesley, Manu Katché, se lance donc dans l’aventure solo, et il n’a pas fait les choses à moitié.
Le musicien s’est entouré de nombreux amis, fines lames du jazz, de Christophe Panzani aux saxophones à Julien Tassin à la guitare, pour mettre en boîte cette Black Days Session dont on nous promet d’ailleurs une deuxième fournée prochainement. Le Fender Rhodes d’Éric Legnini, le bugle d’Alex Tassel et la trompette de Flavio Boltro… On ne va pas détailler toute la joyeuse troupe venue prêter main forte au musicien qui a composé presque tous les morceaux de ce CD et double-vinyle, mais la liste est belle. Un disque de contrastes entre downtempos crépusculaires (On The Edge et son charley hypnotique, Vincent#1 illuminé par l’harmonica de Toots Thielemans) et bombinettes funky (Fat Cat, Pali baigné de wah-wah et cuivres moelleux). « Le premier jour de l’enregistrement, je suis allé enterrer mon ami et ingénieur du son », confie Daniel Romeo. « Et la suite fut plus difficile encore, car j’ai perdu deux personnes très proches. Ces BLACK DAYS, c’est une période assez noire de ma vie, que j’ai transcendée dans l’écriture. La plupart des morceaux ont été écrits dans l’urgence, quelques heures à peine avant d’entrer en studio. » Mais la musique a bien heureusement le dernier mot, et on assiste avec plaisir aux joutes harmoniques des instruments en présence comme sur Escro ou encore When You Reveal Yourself. Mention spéciale pour La Valse de Marijane, où Daniel Romeo, une fois n’est pas coutume, se met en avant, son jeu tout en nuances se déployant dans l’écrin de cordes dessiné par le pianiste et compositeur Michel Herr.