En mai, la Comédie de l’Est accueille deux acrobates à l’occasion d’un spectacle familial, à découvrir à partir de sept ans. Les deux artistes nous transportent dans un monde qu’ils souhaitent différent, où les lois de l’apesanteur, telles que nous les connaissons, n’existent pas. Une échappée belle à découvrir à Colmar.
Photo : Jean Lambert
Les Idées grises bousculent les repères du spectateur, par le biais de différents procédés mis au point par Bastien Dausse et François Lemoine. Il y a bien sûr les prouesses physiques de ces deux acrobates issus de l’Académie Fratellini, mais il y a aussi tous ces moments que l’on ne comprend pas, et qui font tout le sel de la pièce. « Nous avons voulu écrire un spectacle qui s’inspire directement de ce qu’est pour nous l’acrobatie: une perte des sens, une perte de la logique », expliquent les artistes. Ces derniers remettent en cause les lois de notre monde, pour en faire des lois « parfois changeantes, souvent aléatoires. Nous allons détraquer l’espace et le temps, gommer la frontière entre réel et irréel ».
Pour cela, Bastien et François s’appuient sur le quotidien, pour transfigurer sa banalité et en faire un objet artistique. Un quotidien qu’ils amènent du côté de l’illogique, de l’étrange, pour tromper nos sens et nous faire douter. Des objets les plus usuels, ils tirent une nouvelle signification. Les Idées grises ne se jouent pas uniquement des lois de la gravité, mais aussi du temps. « Prisonniers dans ce paradoxe temporel, nous travaillons autour d’une course poursuite sans fin, un combat entre nous et l’espace temps ». Les deux artistes de la compagnie Barks se créent des contraintes pour mieux les déjouer et (ré)affirmer ainsi leur liberté. « Les Idées grises est une quête destructive et jouissive, une recherche de la liberté absolue, un abandon du convenu, un éloge de l’incongru », soulignent-ils encore. « C’est pour nous une occasion de détruire nos pensées cartésiennes et de nous laisser divaguer vers l’irrationnel. Acceptons l’absurde, oublions la raison, et rions de la logique ».
– Manu Gilles –
Les Idées grises, Comédie de l’Est, Colmar, du 14 au 18 mai