Citadelle de Besançon – Découverte de la collection de photographies d’Orival au Musée Comtois

Article publié à l’origine dans le numéro de décembre 2016 du journal Diversions (consultez le PDF ici)

Jusqu’en 2017, la Citadelle de Besançon accueille une exposition basée sur la riche collection photographique de la famille d’Orival. Son intérêt à la fois social, historique et géographique, a vivement intéressé le Musée Comtois qui expose aujourd’hui une partie de cette collection.

Véronique de Grivel devant la collection de photographies familiale

Véronique de Grivel devant la collection de photographies familiale – Photo : Caroline Vo Minh/Diversions

« Ces collections anciennes de photographies sont très riches et beaucoup plus larges qu’on ne le croit », explique Lionel François, conservateur du Musée Comtois. « Ce ne sont pas uniquement des collections de portraits privés et figés. Cela représente beaucoup plus que ça ». Don de Véronique de Grivel, cette collection a trait à l’histoire de sa famille, mais se distingue également de par l’angle particulier adopté par le photographe, qui semble être Henri d’Orival. Datant de la fin du XIXème siècle, l’exposition nous ramène donc aux origines de la photographie. Prises de vue en extérieur, scènes de rues à Besançon et dans les villages alentours, les photographies nous offrent notamment un témoignage précieux sur l’architecture et la vie quotidienne des années 1880. Malgré l’emploi à l’époque des encombrantes chambres photographiques, difficilement transportables, Henri d’Orival est cependant parvenu à saisir des instants sur le vif, comme on pourrait le faire avec un appareil plus léger et moderne. « Pour certaines prises de vue, ce sont les premières à notre connaissance sur certains quartiers ou certains villages », souligne Lionel François au sujet de cette collection qui va encore prendre de la valeur avec le temps.

alleeCe dont disposait Mme de Grivel, c’étaient des plaques, près de 700 plaques en négatif, sur lesquelles il était difficile de distinguer des images. Tenant cette série de son père, qui était photographe, elle avait cependant pu se rendre compte de la qualité et de l’intérêt des prises de vue sur certaines photographies qui avaient été développées. « J’ai tout de suite eu envie de voir ce que ça donnait et de collaborer dans la mesure de mes moyens avec l’équipe du musée pour découvrir qui pouvaient être ces personnes ». Explorer une collection photographique, c’est en effet partir parfois à la recherche d’un temps enfui, de personnes disparues. « J’avais posé des questions autour de moi, à ma famille. J’ai redécouvert une famille élargie mais quelles questions poser ? ». Mme de Grivel s’est donc livrée, aux côtés de l’équipe du Musée Comtois, à « une enquête passionnante », selon ses propres termes. Cette dernière est également heureuse que son patrimoine familial rencontre finalement le patrimoine commun aux Bisontins et Grands Bisontins. L’enquête n’est pas terminée et il reste notamment à découvrir les auteurs de plaques plus récentes datant de 1930, et à poursuivre l’examen minutieux des scènes, des bâtiments. « On a retrouvé des albums de famille qui avaient été aux archives et qui montraient les photos de ces plaques, ce qui a permis de redonner des dates à d’autres photos, mais il y en a encore un certain nombre qui ne sont pas datées ». Ce qu’apprécie Mme de Grivel, c’est que des hommes comme des femmes « étaient à la manœuvre » dans une société que l’on pouvait encore, à l’époque, qualifier de patriarcale. « Et puis la photographie, ça coûtait cher. Il fallait tout de même un petit peu de moyens ». Si une partie de la collection fait de Besançon son objet principal, une exposition étendue à la région serait tout à fait envisageable. « Ce sont vraiment des reportages, comme la photo sur le marché de Besançon, mais on peut avoir le marché de Beure, la foire aux bœufs de Montagney… on retrouve beaucoup d’éléments de la vie quotidienne et pas uniquement familiale, sur une région ». Il y a donc fort à parier que l’on entendra à nouveau parler de la collection d’Orival dans les prochaines années à la Citadelle de Besançon…

– Caroline Vo Minh –

Exposition La photographie privée, témoin social et historique. Collection d’Orival, 1880-1900, exposition semi-permanente 2015-2017. La Citadelle, Musée Comtois, Besançon – www.citadelle.com

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