ROMAN
Albin Michel
Parution le 5 novembre
Nicolas Destivel est un jeune professeur des écoles. Muté dans la petite ville de Saint-Julien, il retrouve la ruralité de son enfance mais se voit rapidement confronté aux limites d’un système éducatif dont les décideurs, « brillants esprits qui hantent les ministères », paraissent déconnectés avec les réalités de la province.
L’abandon de l’école, ou tout du moins d’une certaine conception de l’école de la République, va de pair avec un exode rural qui s’est accentué ces dernières décennies au profit des grandes agglomérations. Et l’école où enseigne depuis peu Nicolas se voit elle aussi menacée de fermeture, à l’instar des établissements des communes voisines. Le jeune instit’ peut cependant compter sur Rose Clamadien, mairesse énergique et déterminée, qui compte bien user de toutes les ficelles administratives pour conserver les salles de classe de la commune de Saint-Julien. Christian Signol nous plonge dans le quotidien de Nicolas, entre les conseils d’école, le cahier journal et les circulaires venues en ligne directe du ministère (pédagogie « nouvelle », sécurité…). Les conflits ne sont pas non plus absents du quotidien des professeurs, et même de plus en plus fréquents avec certains parents. Le roman évoque également les répercussions de l’engagement de Julien au sein de son couple, sa compagne infirmière goûtant peu la vie sur les hauts plateaux forestiers…
Parallèlement aux différents savoirs officiels à inculquer (« savoir être », « savoir faire »), et malgré les tableaux numériques flambant neufs qui équipent les salles de classe aujourd’hui, la théorie se heurte souvent au concret, lorsque la frontière entre prof et assistant social est parfois mince, d’autant que la classe de Nicolas se compose d’éléments très divers et d’origines sociales variées. L’école des beaux jours illustre enfin cette ruralité chère à l’auteur de La Rivière Espérance qui vit aujourd’hui à Brive en Corrèze, ces petites communes qui font face à de nouveaux défis, avec notamment l’arrivée des néo-ruraux.
– Marc Vincent –