L’Orchestre Dijon Bourgogne a décidé de se confronter aux mots de Boris Vian ! À l’occasion du centenaire de la naissance de ce dernier, Boris et la pataphysique nous transporte dans l’univers de l’écrivain musicien. Ce projet, collaboration entre Arnaud Marzorati, baryton et directeur artistique de l’ensemble Les Lunaisiens, l’Orchestre Dijon Bourgogne et l’ESM Bourgogne Franche-Comté, au-delà de son intérêt artistique, possède également une belle dimension pédagogique.
Tout à la fois poète, romancier, compositeur de chansons, chanteur lui-même, trompettiste, Boris Vian est inséparable du souffle créatif qui s’est fait jour après la Seconde guerre mondiale. Dans les années 1950, Paris est une capitale artistique de premier plan, et dans ses caves gronde cette musique arrivée tout droit des États-Unis, le jazz. « Boris Vian flirte à la fois avec l’esprit zazou – une certaine nonchalance – et l’éthique pataphysicienne – une exigence ludique », souligne Arnaud Marzorati. Ces deux termes a priori contradictoires, exigeant et ludique, sont les maîtres-mots du projet Boris et la pataphysique. Des étudiants en musique sont donc embarqués dans l’aventure. Venus d’horizons différents, et d’âges divers, ces derniers prennent part au concert et à sa mise en espace. Avec les musiciens de l’Orchestre Dijon Bourgogne et des enseignants instrumentistes du Conservatoire de Dijon, on trouve des étudiants de l’ESM mais aussi des lycéens qui formeront un chœur de foule, des collégiens, adolescents et adultes, handicapés physique ou mentaux… Plusieurs ateliers permettront à tout un chacun de prendre sa part dans ce « tour de chansons spectaculaires ». Une fois encore, l’ODB mariera donc le classique à d’autres esthétiques, comme ici le jazz qui se mêle à la poésie. « Aussi, la chanson quelle qu’elle soit, demeure un objet passionnant pour réaliser des passerelles entre le ‘‘savant et le populaire ». Des compositeurs comme Poulenc, Bartók, Britten, Bernstein ne s’y sont pas trompés », ajoute Arnaud Marzorati. L’ensemble que ce dernier dirige, Les Lunaisiens, qui traite de la chanson sous toutes ses formes, de ses origines jusqu’au XXe siècle, ne pouvait que s’intéresser à l’univers ludique et décalé de Boris Vian, le célèbre auteur du léger J’suis snob ou du plus engagé Déserteur, controversé car antimilitariste.
– Dominique Demangeot –
Boris et la pataphysique, Orchestre Dijon Bourgogne, Chenôve, Le Cèdre, 17 février à 20h, Auxerre, Le Théâtre, 3 avril à 19h30
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