En cette fin d’année, l’Espace des Arts termine 2020 sur deux propositions de cirque du 16 au 19 décembre, deux solos qui repoussent les limites et les frontières physiques des corps. Un billet unique est proposé pour ces deux spectacles.
Florence Caillon présentera une pièce que l’on pourrait qualifier de cirque chorégraphié. C’est en tous cas ainsi qu’elle définit Souffle, au croisement des arts circassiens et de la danse. Dans ce solo, à la fois énergique et épuré, interprété par l’acrobate Julie Tavert, le souffle prend vie à travers la bande son, cheminant aux côtés d’un violoncelle. C’est aussi le souffle qui impulse à l’acro-danseuse l’énergie nécessaire pour accomplir ses prouesses physiques – l’interprète pousse son corps jusqu’à l’épuisement -, une danse particulièrement intense, acrobatique en effet ! « La respiration a cela de mystérieux qu’elle se produit en nous sans que nous le décidions ; dans un mouvement indépendant de notre volonté : « ça » respire en nous », explique Florence Caillon. « Nous sommes des rythmes d’air et de chair ». Pour la première fois, la compagnie de L’Éolienne délaisse les agrès traditionnels du cirque pour confronter l’interprète avec son seul corps, se rapprochant ainsi d’une chorégraphie.
La compagnie 7Bis proposera quant à elle un périple dans l’univers de la roue cyr, agrès de cirque métallique d’une taille suffisante pour contenir un corps. L’interprète y réalise des figures tout en mettant l’objet en rotation. Là encore le corps est soumis à rude épreuve, l’épuisement final étant l’une des composantes de la pièce. C’est qu’il en faut de la puissance pour faire tournoyer la roue cyr tout en accomplissant des figures… C’est une lutte constante contre la force centrifuge, un combat avec l’équilibre également. Quant au mouvement perpétuel qui anime la roue et l’interprète, il finit par en devenir hypnotique, imposant son propre rythme. Juan Ignacio Tula repousse à la fois les frontières de l’agrès et de son corps. Certains ont rapproché sa démarche de la transe soufi. Juan lui, compare Instante à un voyage, « où on traverse plusieurs choses de la vie aujourd’hui », et rappelle aussi « l’effet assez magique » de la roue.
- Marc Vincent –
Souffle et Instante, Espace des Arts, Chalon-sur-Saône, du 16 au 18 décembre à 20h, 19 décembre à 17h
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