Suite à l’annonce de l’arrêt du salon Les Mots Doubs en février dernier, plusieurs acteurs culturels bisontins s’étaient réunis pour exprimer leur souhait de voir se poursuivre un grand rendez-vous littéraire à une période stratégique de l’année, la rentrée de septembre. C’est aujourd’hui chose faite avec la création d’un nouveau salon littéraire du Grand Besançon, dont le nom reste à trouver. Le maire Jean-Louis Fousseret présentait ce matin dans un lieu emblématique, la Maison Victor Hugo, les grandes lignes de ce nouveau rendez-vous à suivre du 16 au 18 septembre prochains.
Pour pallier à la suppression de ce qui était tout de même le cinquième salon littéraire de France, le Grand Besançon a souhaité organiser, avec le soutien de la Ville de Besançon, un salon qui sera mis en place aux mêmes dates que les Mots Doubs, pour rester dans l’actualité littéraire de la rentrée. Le salon souhaite en tous les cas trouver son public, sans être une copie des Mots Doubs, tandis que le maire ne cache pas son ambition d’en faire un événement d’envergure national, pour que Besançon « reste une véritable capitale culturelle », a souligné Jean-Louis Fousseret. Pour cela, Besançon et son agglomération entendent bien s’appuyer sur les forces vives locales. Si les délais sont courts – à peine trois mois pour mener à bien une telle manifestation, c’est peu -, les grands principes de ce nouveau rendez-vous sont cependant déjà connus. « Les libraires, les restaurateurs et d’autres commerces sont enthousiastes », a rappelé le maire.
C’est Faits et Gestes, agence spécialisée dans l’événementiel littéraire, qui travaillait pour les Mots Doubs depuis trois ans, qui sera en charge de l’organisation du salon. Son directeur, Serge Roué, a expliqué que les Mots Doubs avaient, ces dernières années, « repris des couleurs et trouvé un vrai public, curieux, à Besançon », accueillant à la fois auteurs nationaux et étrangers. Serge et son équipe auront en charge d’inventer des propositions selon les lieux. Ce nouveau salon sera en effet nomade et traversera la cité comtoise, ses librairies bien sûr, mais aussi certains endroits emblématiques comme les arcades et la cour du Palais Granvelle, la médiathèque Pierre Bayle, l’ancien Pavé dans la Mare… Le point névralgique sera installé non loin de la place de la Révolution, dans l’espace couvert qu’occupait auparavant le magasin Monoprix. Des passerelles pourront aussi être ménagées avec le Festival de Musique de Besançon dont une partie se tiendra le même week-end. Tout du moins dans un premier temps, les publics auront-ils la possibilité de se croiser d’une manifestation à l’autre, d’autant que le week-end du 16 au 18 septembre, se tiendront aussi à Besançon les Journées du Patrimoine… Animations diverses, nocturnes et même une « Page culinaire » avec la venue de chefs seront au programme.
Le Grand Besançon propose aujourd’hui au public de choisir entre quatre noms : « Le Livre en boucle », « Le Temps des livres », « Le Livre en lumière » et enfin « La Musique des mots ». Une consultation est proposée sur le site du Grand Besancon du 19 avril au 2 mai prochains. Si le budget est moins important que les Mots Doubs – 300 000 euros pour l’ensemble -, le projet se veut cependant ambitieux. « Les libraires ont une vraie connaissance du public », a souligné Serge Roué. « Il y a aussi une vraie demande autour des documents, des essais ». Débats d’idées, quêtes de sens ne devraient pas être absents de cette première édition du salon, l’objectif étant aussi de « développer le goût de la lecture » lors de cette « fête du livre et des idées » comme l’a rappelé Jean-Louis Fousseret. Les écoles de l’agglomération seront aussi mises à contribution, comme c’était auparavant le cas dans les collèges lors des Mots Doubs. Des rencontres auteur/jeune public devraient se tenir à l’approche du nouveau salon littéraire. Un bilan sera bien évidemment dressé suite au salon, mais rappelons que cette première édition est encore en préparation, le Grand Besançon devant encore rencontrer, dans les jours et les semaines qui viennent, plusieurs partenaires potentiels, du Centre régional du livre à la DRAC, en passant également par le secteur privé. Pour connaître les premiers auteurs conviés, il faudra donc attendre encore quelques semaines. Affaire à suivre…