Article publié à l’origine dans l’édition de mars 2017 du journal Diversions (consulter le PDF ici)
Son nouvel album, Division, sortait début février chez Vicious Circle, une nouvelle galette que Shannon Wright défendra à la Rodia de Besançon le 9 mars prochain. Sur ce onzième album, la chanteuse américaine confirme tout le bien que l’on pense de sa musique qui oscille entre l’intimisme de la folk et la rugosité du rock.
Après ses débuts au sein du trio Crowsdell fondé en 1991, et un premier album produit par le leader de Pavement, Stephen Malkmus, la chanteuse américaine entame une carrière solo à la fin des années 90 avec un premier album, Flightsafety, une deuxième carrière pour la jeune femme qui emprunte alors un chemin folk. C’est à l’occasion de son troisième opus que Shannon Wright intègre le label français Vicious Circle, un joli mariage qui dure aujourd’hui encore avec la sortie de Division. Au fil des années, la palette de Shannon s’est étoffée, et la folk douce des débuts s’est électrisée quelque peu, tandis qu’apparait ici et là un piano. En 2004, Over The Sun se veut clairement rock, de la part de l’artiste qui vit une relation particulière avec la France. En 2004 toujours, elle publiera Ici D’ailleurs en compagnie de Yann Tiersen.
Mine de rien, voici donc 25 ans que Shannon est sur le circuit, enchaînant les concerts que l’on dit habités et les albums, des concerts et des albums emplis d’une fougue et d’une colère qui n’ont pas quitté l’artiste, même après une grosse remise en question il y a dix ans. Mais Shannon Wright le confie : c’est la musique qui l’a sauvée. La discographie de la chanteuse est aujourd’hui d’une surprenante abondance et d’une diversité tout aussi étonnante. Des foudres électriques de Noise Parade sur l’album In Film Sound en 2013, à la tension plus rentrée de The Thirst sur le dernier opus Division, Shannon est capable de faire passer l’auditeur par bien des états. Division est un disque ramassé, court mais intense qui dit l’essentiel en une demi-heure. De l’électro planante et minimaliste – Accidental – aux ciels sombres de Seemingly, où l’artiste n’hésite pas à pousser sa voix au bord de la fêlure, ce nouvel opus délaisse quelque peu les cordes des guitares pour celles du piano et nous emmène dans l’univers très personnel de Shannon Wright.
– Dominique Demangeot –
Shannon Wright + Go Spleen, La Rodia, Besançon, 9 mars à 20h30
www.larodia.com
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