L’attente fut longue ! Le Musée des beaux-arts et d’archéologie de Besançon réouvrira ses portes le 16 novembre, après plus de quatre années de travaux. Une rénovation conséquente pour le plus ancien musée de France, qui a cependant consisté à conserver ses traits caractéristiques tout en l’ouvrant sur le XXIè siècle… et sur la ville ! En prime, le musée s’offre la venue du Président de la République Emmanuel Macron qui inaugurera les lieux rénovés le vendredi 16 novembre au matin.
Lumineux et ouvert sur la ville. Voici comment le maire de Besançon, Jean-Louis Fousseret, définit ce musée version 2018, qui gagne en outre 1500 m² de surface. Comme nous le rappelle le nouveau logo du musée, qui représente deux bâtiments imbriqués l’un dans l’autre, le Musée des beaux-arts et d’archéologie mêle dans sa forme deux styles, deux époques. D’un côté il y a la Halle aux grains dans laquelle avait été placé le musée à l’origine, structure édifiée par l’architecte Pierre Marnotte en 1843. Dix-sept ans plus tard un autre architecte, Alphonse Delacroix, ajoutera des galerie au bâtiment, pour bénéficier d’autres espaces d’exposition. Lorsqu’Adèle et George Besson lèguent leur riche collection (112 peintures, 212 pièces d’arts graphiques), la municipalité décide alors d’agrandir le musée, et fait appel à Louis Miquel, élève de Le Corbusier qui s’inspire d’ailleurs de ce dernier lorsqu’il propose l’idée de la fameuse rampe rectiligne. Aux rondeurs de Marnotte et aux arêtes vives de Miquel, à la pierre de taille et au béton vient aujourd’hui s’adjoindre la vision d’un troisième architecte, Adelfo Scaranello, qui a notamment souhaité valoriser les deux structures existantes. L’architecte s’est aussi attaché à « développer l’idée d’un musée où le parcours muséal ne serait pas imposé mais où il existerait la possibilité qu’il soit à la fois chronologique et thématique ». La lumière – et en particulier sa qualité – a été entièrement repensée, notamment à l’aide d’une impressionnante verrière installée sur le toit du musée.
Le week-end de réouverture du 16 novembre s’annonce évidemment festif, dès 19h pour le grand public. Un dôme sera installé Place de la Révolution, avec le vendredi soir dès 23h les concerts gratuits de Chapelier Fou et La Fraîcheur, en partenariat avec La Rodia. Samedi, de 10h à minuit, le dôme accueillera des projections revenant sur les travaux de rénovation. À retrouver également le dimanche de 10h à 18h.
Deux premières expositions temporaires seront enfin présentées. Avec l’exposition Maîtres carrés : Marnotte et Miquel au pied du mur, l’architecture du musée sera évoquée… sans être une exposition d’architecture pour autant ! Si elle fera référence aux gestes architecturaux de Marnotte et Miquel, comme évoqué plus haut, l’exposition se voudra surtout « approche sensible et poétique » de ces deux architectures qui ont fait ce qu’est aujourd’hui le Musée des beaux-arts et d’archéologie de Besançon. Une rencontre fortuite entre une ancienne halle aux grains et un « vrai » musée imaginé par Louis Miquel. L’exposition fait également appel à un artiste d’aujourd’hui, Aurélien Imbert, qui s’inspire de l’architecture pour concevoir ses œuvres, qu’il s’agisse de dessins d’architecture mais aussi de matériaux divers, du béton au métal, trouvés dans les magasins de bricolage. Le sculpteur crée des volumes, des maquettes qui illustrent différentes étapes dans la création d’un bâtiment, tout en multipliant les angles de vue. Chaque réalisation est visible sous plusieurs angles, ce qui le différencie de l’objet manufacturé d’origine.
On changera d’époque avec une deuxième exposition, Dessiner une Renaissance, qui présentera des dessins italiens des XVe et XVIe siècles, l’occasion de mettre en valeur la très belle collection du musée bisontin. Différentes techniques graphiques seront ainsi présentées, ainsi que l’évolution du statut du dessin à l’époque de la Renaissance, passant d’outil à œuvre d’art à part entière, même s’il est souvent la première étape d’un processus de création pour le peintre ou le sculpteur. L’exposition fait également référence à Jean Gigoux, peintre et collectionneur qui a légué près de 3000 dessins au musée en 1894.
– Dominique Demangeot –
Réouverture du Musée des beaux-arts et d’archéologie, Besançon, 16 novembre à partir de 19h
http://www.mbaa.besancon.fr/