Besançon – Joëlle Léandre et Julien Blaine au Frac Franche-Comté

Le 27 novembre prochain, le Frac Franche-Comté présentera l’ouvrage Joëlle Léandre versus Julien Blaine, de Jean-Yves Bosseur (Les presses du réel), l’occasion d’un temps de performances, d’échanges et d’archives pour découvrir les univers des deux artistes, l’une violoncelliste, l’autre poète, et dont les chemins se rejoignent au carrefour de la performance notamment.

À 18h30, on pourra assister à une rencontre entre le musicologue, compositeur et philosophe de l’esthétique Jean-Yves Bosseur et les deux artistes. Conservant depuis 2012 les archives audiovisuelles de Julien Blaine, et depuis 2014 celles de Joëlle Léandre, c’est en toute logique que le Frac a initié cet ouvrage  dans lequel Jean-Yves Bosseur croise les parcours des deux artistes, la « poésie sémiotique » de Julien Blaine et la contrebasse de Joëlle Léandre, dont l’instrument se situe à la croisée du jazz et de la musique contemporaine. On retrouvera ces deux « personnalités hors normes, inventives, d’une curiosité à toute épreuve, qui ont généré une œuvre prolifique », comme l’écrit Jean-Yves Bosseur.

En 2016, Joëlle Léandre avait donné une performance au Frac Franche-Comté à l’occasion d’une résidence. La musicienne, à 19h15, en proposera une nouvelle le 27 novembre autour des musiques libres et de l’improvisation. Puis à 19h30, elle laissera la place à Julien Blaine, qui envisage sa poésie comme une « poésie action », extrayant du langage sa « qualité corporelle » comme le souligne le Frac. Julien Blaine interprètera son Récital sans parole, qu’il parsèmera d’extraits de son texte Parodie sérieuse (La litanie).
À 20h, une séance de dédicaces et un apéritif clôturera la soirée, durant laquelle on pourra aussi découvrir le fonds du Frac Franche-Comté, Sound Houses, à travers une sélection d’archives et d’extraits sonores à écouter dans la boutique et le hall.

Julien Blaine et Joëlle Léandre – Photo : DR

Joëlle Léandre
Durant la saison 2015-2016, la contrebassiste avait mené une résidence à la Cité des Arts, invitée par la directrice du Frac Sylvie Zavatta, donnant master-class et concerts entre Frac et conservatoire. En point final elle avait délivré Fleur bleue – Les Amis de Joëlle, en compagnie du performeur vocal Jaap Blonk et du danseur-chorégraphe Josef Nadj. Après quelques centaines d’albums, « et huit ou neuf de plus qui vont arriver cette année », rappelait l’artiste lors d’une interview à Diversions en 2016, la soif de rencontres de Joëlle Léandre est restée intacte. Depuis plus de 65 ans, elle parcourt le monde en tant qu’interprète, multipliant les projets. Si elle a suivi une formation classique dans les années 70, l’artiste a très vite pris la tangente, qualifiant elle-même son travail de « fou, éclectique, transversal ». Pour elle, le geste consistant à jouer d’un instrument, celui de danser, peindre ou sculpter ont finalement beaucoup de choses en commun. Ce sont même selon elle des gestes politiques. Joëlle Léandre côtoie depuis toujours les salles d’exposition, ayant notamment composé une musique pour les suspensions du sculpteur grec Takis, ayant aussi côtoyé Jean Jourdheuil sur les scènes de théâtre. Pas étonnant dès lors qu’elle se sente à l’aise dans un Fond régional d’art contemporain. « J’ai complètement à voir avec ces lieux multiples, la plasticité du geste, du son, de l’installation ». Il suffisait de la voir évoluer dans son dialogue improvisé avec Lauren Newton le 27 février 2016 pour s’en convaincre et vérifier le célèbre adage de John Cage : « Laisser les sons aller où ils vont » (citation qui sera reprise au Frac Franche-Comté à l’occasion d’une exposition).

Et comme les sons, Joëlle Léandre a pris la tangente. « En tant que contrebassiste, je devrais être dans un orchestre car c’est un instrument d’accompagnement. Dès l’âge de 20 ans j’en ai fait un instrument soliste. J’ai provoqué des choses. J’ai écouté le jazz, ou plutôt le free jazz ». Sur son chemin, il y eut donc John Cage, mais aussi les toiles et les écrits de Picabia, les dadaïstes et les surréalistes… « Sans eux, je n’aurais pas eu cette sorte de désir, de besoin ». D’où ce parcours pour le moins anticonformiste, exposé au vent des rencontres, ouvert aux hasards. « On vous appelle pour deux jours à Venise, un petit festival de poésie, vous accompagnez un texte que vous avez découvert cinq heures avant. C’est la joie totale, c’est la jubilation, la création ». La musicienne devrait communiquer au public, en compagnie de Julien Blaine, quelques étincelles de cette joie de créer le 27 novembre prochain.

Dominique Demangeot

Soirée Sound Houses – Lancement de l’édition Joëlle Léandre versus Julien Blaine, Besançon, Frac Franche-Comté, 27 novembre de 18h30 à 20h30 – Entrée libre dans la limite des places disponibles
https://frac-franche-comte.fr/fr/soiree-sound-houses-lancement-de-ledition-joelle-leandre-versus-julien-blaine

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