Le festival P.O.T.E. (pour Playing On The Edge, « jouer sur le fil ») est de retour à Besançon le premier week-end de novembre. Du 5 au 7, plusieurs concerts, dans des salles ou des lieux plus atypiques (de l’Auditorium du CRR jusqu’à la galerie commerciale des Passages Pasteurs) seront proposés en entrée libre (sur réservation). Le festival proposera davantage d’événements, après une première édition perturbée par la crise sanitaire. P.O.T.E. mélange musiciens amateurs et professionnels autour des musiques nouvelles et contemporaines, avec cette année comme fil rouge le compositeur Mauricio Kagel. Rencontre avec la violoniste Szuhwa Wu, directrice artistique du festival.
Vous avez souhaité reconduire le concept participatif du festival, avec de nombreuses sessions à retrouver un peu partout durant les trois jours (église, tramway, CHU, etc). Et d’ailleurs le premier concert du 5 novembre à 18h, à l’auditorium du CRR, convie des étudiants pour une « création libre ».
Oui il y a des jeunes étudiants de l’ESM Bourgogne Franche-Comté et du Conservatoire National Supérieur de Lyon, c’est une nouveauté, des jeunes qui proposent leurs improvisations, comme des ensembles établis qui proposent de la musique contemporaine. C’était l’idée, que tout le monde puisse proposer son projet. On a lancé un appel à participation avant l’été et en septembre on a fait une flashmob en vélo. Une pièce avait été écrite, une musique sur vélo !
La clôture le 7 novembre à 17h sera elle aussi dans cet esprit d’ouverture avec le retour de la Session Jam avec au programme des pièces de Kagel, Xenakis, Davidovski et Dohnanyi.
Tout à fait, cette année il y a un projet vraiment fou qui s’appelle Ludwig Van, un hommage, une balade dans la tête de Beethoven. Des collégiens vont jouer à côté de musiciens professionnels. On crée un spectacle de 40 minutes, à la fois théâtral, humoristique et musical, sur la base de Kagel, le compositeur à l’honneur cette année. Le projet Ludwig Van est porté par le Conservatoire de Grand Besançon Métropole, avec Sophie Paul-Magnien (violoncelliste et professeure au conservatoire, NDLR) qui chapeaute ce projet, et aussi Muriel Racine (comédienne et professeure au conservatoire, NDLR). Elles réalisent ce projet avec moi. On a travaillé aussi avec le Collège Lumière, les élèves ont appris une petite chorégraphie à partir de la 5e Symphonie de Beethoven. Une répétition publique de ce projet se tiendra le vendredi 5 novembre à 11 heure dans le hall du Frac Franche-Comté.
Le festival invite également des artistes extérieurs à la région.
Oui par exemple il y a l’Ensemble NOMOS (le 5 novembre à 20h au Frac Franche-Comté), composé de musiciens de partout, Suisse, Bretagne, de partout en France. Au Beer & Brahms et aussi sur la Session Jam, il y a une clarinettiste, Yasmina Spiegelberg, qui nous rejoint de New York. Elle est française, mais est aujourd’hui en résidence au Carnegie Hall de New York.
Le concept « Beer and… » sera donc de retour, pour écouter de la musique de chambre dans un cadre pour le moins convivial et inhabituel. Après Wagner l’an dernier, vous avez choisi Brahms cette année, le samedi 6 novembre à 20h…
Oui ce sera dans la galerie des Passages Pasteur, c’était une des envies du festival, offrir la musique de façon spontanée à n’importe qui passerait au hasard ! C’est pourquoi ces espaces publics nous intéressent beaucoup.
Le 6 novembre également, une place importante sera ménagée à la littérature à 17h, à l’Auditorium du CRR avec la création Voler Sarah Vaughan, avec vous-même au violon, Sébastien Ménestrier au piano et la comédienne Francine Gaonach.
C’est une création originale, un projet conçu par Sébastien Ménestrier, un auteur bisontin repéré assez tôt, finaliste du Goncourt premier roman. Il écrit un recueil de nouvelles qui ont pour sujet la musique. Il est lui-même compositeur, il était dans la classe de composition du conservatoire à Besançon. Ce sont des textes très beaux sur Amy Winehouse, Nick Cave, Béla Bartók… Le recueil de nouvelles n’est pas encore sorti.
Un autre rendez-vous excentré concernera la chapelle de la Citadelle, à 14h et 15h le dimanche 7 novembre.
Pour cette édition, on a pris contact avec plein d’associations, plein de lieux, et la Citadelle a tout de suite répondu positivement à notre proposition. On a évoqué plein de choses mais en partie à cause de la saison, c’était le meilleur lieu pour accueillir un concert, avec une spatialisation et la projection d’un film (de Jean Mitry). Ce sera un ensemble de douze violoncelles.
Propos recueillis par Dominique Demangeot
Festival P.O.T.E., Besançon, divers lieux, du 5 au 7 novembre
Programme complet et réservations : https://www.festivalpote.com/fr