Lors du festival « Rallumer la lumière » en juillet dernier, Diversions rencontrait le responsable de la galerie du théâtre, Pierre Soignon, qui nous présentait le programme des expositions pour la saison 2020-2021, une saison qui explorera en particulier les notions de territoire, qu’il s’agisse des espaces physiques, des villes, des paysages qui nous entourent, ou encore du « continent » des nouvelles technologies, de plus en plus présent dans nos vies.
Comme dans les autres structures culturelles, le confinement n’a pas été synonyme d’inaction à la Scène nationale de Belfort. « Nous avons beaucoup travaillé dans l’ombre », explique Pierre Soignon, « on travaille toujours un peu dans l’ombre d’une certaine façon pour préparer les saisons, donc on est restés en contact avec les artistes, notamment ceux de la saison prochaine ». Comme chaque année, quatre expositions seront présentées à la galerie du Grrranit, accompagnées d’événements, des rendez-vous réguliers certains jeudis à l’image de « La Galerrrie à table !» où l’on pourra déjeuner tout en parlant de l’exposition en cours. D’autres événements seront régulièrement programmés : rencontres avec des artistes, performances, conférences, « différents intervenants sous la forme de rencontres particulières avec un public, on espère, intéressé autour des expositions mais pas que : ça peut déborder, dépasser, engendrer de nouvelles découvertes qui ne sont pas forcément visibles dans la galerie, mais qui amplifient le projet de la programmation de cette saison ».
En cette rentrée, c’est l’artiste Fabien Zocco qui inaugure cette nouvelle saison d’expositions, avec une proposition autour des objets connectés ou mécanisés, une exposition « qui questionne beaucoup les objets qui nous
environnent aujourd’hui de plus en plus, et donc toujours avec une vision critique sur ces objets technologiques ». La Galerie du Grrranit a initié un nouveau travail autour de la question des nouveaux médias et des nouveaux outils de création, le numérique en faisant bien entendu partie.
La deuxième exposition, collective, traitera de l’intelligence artificielle et de son influence sur les processus de création. « L’intelligence artificielle produit parfois contre notre gré, collabore avec nous dans le meilleur des cas, et parfois crée des bugs et des formes poétiques ». L’exposition intitulée Muse algorithmique, nouvelles perspectives narratives va donc traquer l’erreur, le décalage dans ces lignes de code supposées infaillibles, ces « marges de manœuvre qui permettent des formes poétiques un peu étranges, un peu surprenantes », comme le dit encore Pierre Soignon.
A partir de fin janvier, c’est Princia Itoua, jeune artiste d’origine congolaise passé par l’école d’art de Belfort et qui réside aujourd’hui à Metz, qui évoquera la question de la migration, à travers les territoires et les paysages. La saison des expositions s’achèvera sur la venue d’un duo d’artistes, Dector & Dupuy, qui eux aussi vont travailler sur la question de territoire urbain. Michel et Michel (et oui…) ont l’habitude d’effectuer des parcours dans les villes, recherchant notamment « des traces laissées par différentes interventions graphiques essentiellement, mais aussi formelles de toutes sortes, un regard toujours décalé, peut-être pas ironique mais un peu amusé », comme nous l’explique Pierre Soignon. Dector & Dupuy poseront donc leurs regards sur la ville de Belfort ou de sa région au printemps prochain !
Propos recueillis par Caroline Vo Minh
Exposition Fabien Zocco – Et si les choses tournaient sans nous ?, Belfort, Le Grrranit (Galerie), du 18 septembre au 7 novembre
www.grrranit.eu