Les chorégraphes italiens Francesca Foscarini et Cosimo Lopalco traitent de l’énergie brute et anticonformiste de la musique punk dans leur dernière création, ajoutant au tableau la figure féminine (finalement peu représentée dans ce courant musical). Punk Kill Me Please dynamitera la scène de la Coopérative SN le 20 octobre prochain.
Photo : Lisa Nocentini
S’inspirant de différentes écoutes et lectures pour mieux cerner ce phénomène musical, les deux chorégraphes ont choisi de suivre le déroulé d’un concert de rock traditionnel, chanson par chanson, pièce par pièce, un « concert performatif » comme ils le disent eux-mêmes. Punk Kill Me Please s’inspire donc du mouvement punk et de son énergie (ainsi que de sa gestuelle), une discipline artistique à la dimension politique également très importante, le punk ayant constitué une critique féroce de la société britannique à la fin des années 70. Très éloignée des idéaux hippies, cette musique possède deux icônes : le couple sulfureux formé par Sid Vicious et Nancy Spungen, autour duquel tourne le duo de danseurs, mais au plateau ce sont deux corps féminins (interprétés par une danseuse et un danseur) qui sont représentés.
Punk Kill Me Please évoque les relations amoureuses, érotiques mais aussi parfois… toxiques, dans les deux sens du terme, illustrées par le bassiste des Sex Pistols et la jeune Américaine, toxicomanes notoires morts respectivement à 21 ans et 20 ans. Domination et soumission, religion et maternité sont d’autres thèmes traités dans Punk Kill Me Please. Mais le spectacle n’est pas entièrement sombre et les deux chorégraphes confient avoir souhaité mettre aussi en avant l’énergie positive de la musique punk, l’ironie et le décalage, détournant une partie de l’esprit « no future » contenu dans la musique. Une chanson évoque par ailleurs Vivienne Westwood, styliste à l’origine de la mode punk aux côtés du manager Malcolm McLaren. Cosimo Lopalco compare l’énergie de la musique punk à une rupture, une perturbation qui vient contrecarrer les systèmes traditionnels, et qui peut également être vue comme « le symptôme d’une volonté de création, rebelle et conflictuelle ».
– Paul Sobrin –
Punk Kill Me Please, Belfort, GRRRANIT SN (Coopérative), 20 octobre à 20h
grrranit.eu