Belfort – Mon grand-père ce robot au GRRRANIT SN

Le grand-père d’Angie vient de mourir. Inconsolable, elle se prend à espérer que Jacques se réincarne mais c’est finalement Garance, sa mère, qui tombe sur une publicité. La société lllusion Robotic propose de remplacer nos chers disparus par des doubles robotiques. Le clone du grand-père Jacques débarque alors à la maison…

La cie des Lucioles nous offre une fable futuriste qui évoque l’attachement à la famille et l’épreuve particulière que constitue la perte d’un proche. « Comment les morts entrent dans la vie des vivants ? », s’interroge Jérôme Wacquiez qui met en scène Mon grand-père ce robot. Une question que l’on ne se pose pas dans les sociétés européennes, contrairement à l’Amérique latine ou dans d’autres cultures où la mort est célébrée, propice même parfois à des moments de fêtes comme lors du Jour des Morts au Mexique. Dans nos cultures occidentales, la mort est cachée, commémorée pudiquement comme lors de la Toussaint. On la tient à distance. « Pour quelle raison cette question reste intime ? Et doit-elle le rester ? » Le metteur en scène, à travers le texte de Sabine Revillet, évoque la présence des morts dans nos existences.

Photo : Pascal Gely

 

Mon grand-père ce robot illustre aussi les manières très différentes et très personnelles qu’ont chacun et chacune de réagir face à la mort d’un proche. Jacques s’incarne sous la forme d’un robot, mais aussi à travers les souvenirs qu’il a laissés à sa famille, des objets, des sons… « (Se) souvenir est à la fois un verbe et un nom. Le même mot désigne à la fois l’action de se remémorer des choses passées et des objets qui témoignent de ce passé », souligne encore Jérôme Wacquiez. Des souvenirs que ce dernier a souhaité placer « au cœur de la dramaturgie de la pièce ». Cette dernière traite bien sûr également du deuil, du fait d’« accepter l’inacceptable » tandis que le clone robotique du grand-père suscite une ambiguïté au sein de la famille, entre malaise et attachement. Le texte de Sabine Revillet parle donc aussi de l’apparition des robots humanoïdes, et de leur place dans nos vies. « Le trouble est illustré par la manière dont les autres personnages le perçoivent : il est traité à la fois comme un simple objet […] et comme le grand-père disparu », dit encore le metteur en scène.

– Marc Vincent –

Mon grand-père ce robot, Belfort, GRRRANIT SN, 12 février à 20h, 13 février à 14h15
grrranit.eu

Belfort, cie des lucioles, Franche Comté, GRRRANIT SN, mon grand père ce robot, scène nationale, théâtre

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