Article publié à l’origine dans l’édition de mai 2017 du journal Diversions (consulter le PDF ici)
Des jeunes talents sont à découvrir en mai à la Poudrière, une formation originaire de Sens dans l’Yonne et une jeune chanteuse qui nous vient de Suisse. Rock garage pour les premiers, et pop rock habitée pour la seconde nous donnent rendez-vous à Belfort, dans le cadre de l’opération Iceberg, dispositif d’accompagnement et de repérage porté par les Eurockéennes de Belfort, la FCMA ainsi que dix salles de concert.
C’est dans un local logiquement baptisé « Garage » que Johnny Mafia répète sa musique. Du rock garage justement, de la part des quatre membres de ce groupe qui tourne depuis sept ans en France, sortant son premier EP en 2014. Le premier album paru en octobre dernier, Michel – Michel Michel, a conservé la recette garage qui leur va si bien, toutes guitares dehors. 2017, c’est l’année des concerts pour le groupe, qui écume en ce moment les salles de musique et les festivals. Si le titre d’ouverture Sleeping qui sent bon les années 90, commence tranquillement, les choses se corsent rapidement et le deuxième titre Bad Michel – mais qu’a-t-il donc fait ce Michel ? – navigue lui aussi dans les tempos élevés, et Johnny Mafia connait décidément la recette du morceau rock que l’on peut qualifier d’efficace, martèlement des fûts, riffs échevelés, voix haut perchée et souvent écorchée, et quelques moments baignés dans le fuzz et le larsen comme sur l’hypnotique Black Shoes. Pas étonnant que Johnny Mafia rende un hommage appuyé à l’une des membres des Pixies, Kim Deal, sur le titre éponyme…
Emilie Zoé – Photo : Romain Berger
Quant à Émilie Zoé, on a pu la croiser dans les concerts d’Anna Aaron, puisqu’elle était la guitariste et choriste de la chanteuse, mais aujourd’hui l’artiste vole de ses propres ailes. La jeune Vaudoise sortait en 2013 un premier EP de six titres dans lequel on pouvait entrevoir tout le potentiel de l’artiste. Empty faisait ainsi figure de premier essai taillé dans un rock sombre, capable d’accès de fièvre, de la part d’une artiste à fleur de peau sur scène. Un disque qui, de son propre aveu, montrait différentes facettes de sa personnalité. En 2016 sortait un premier album, Dead End Tape, du même acabit.
– Manu Gilles –
Johnny Mafia et Émilie Zoé, La Poudrière, Belfort, 24 mai à 20h30
www.poudriere.com