Auxerre – L’Orchestre Dijon Bourgogne dans les méandres du cerveau

Le 6 mars à l’atheneum, Diversions a croisé le scientifique Emmanuel Bigand lors de la générale de la conférence musicale Les improbables sensoriels, l’une des déclinaisons du projet mené par l’Orchestre Dijon Bourgogne en compagnie du chercheur en neurosciences. Le domaine de prédilection de ce dernier ? Les effets de la musique sur le cerveau !

Eléna Louviot (percussions) et Claire Louwagie (flûte) - Photo : Diversions

Éléna Louviot (percussions) et Claire Louwagie (flûte) – Photo : Diversions

Cette année, Emmanuel Bigand est en résidence à l’ODB, non pas pour composer une symphonie ou un concerto, mais pour confronter ses connaissances scientifiques à la musique interprétée par l’orchestre ! Il présente notamment chaque mois, sous la forme d’une courte vidéo, les bénéfices de la musique pour le cerveau. On le retrouve aussi sur scène, dans des petites formes comme ces Improbables sensoriels donnés récemment à l’atheneum. Une autre conférence musicale sera donnée à Auxerre dans le cadre de La Scène des idées le 26 mars. Emmanuel Bigand retrouvera Claire Louwagie à la flûte et Éléna Louviot aux percussions. Une belle occasion de démontrer que la musique est une forme de communication essentielle à l’être humain, injectant dans le cerveau la fameuse hormone du plaisir, la dopamine. Le 28 mars, le scientifique entamera cette fois un dialogue avec l’orchestre entier et le chef Joseph Bastian, rythmé par un programme mêlant ouverture du Barbier de Séville de Rossini, Andante moderato de Florence Price (à mi-chemin entre conférence théâtralisée et expérience musicale) et Symphonie du Nouveau monde de Dvořák comme feu d’artifice final. À noter également, un concert le 9 juin à 15h aux Archives départementales à Dijon, avec un bien nommé Trio pour cerveau et cordes« L’idée est de montrer que la musique n’est pas juste un divertissement, mais un élément essentiel dans le développement cognitif de tous les jours et à tous les âges de la vie », souligne Floriane Cottet, directrice de l’Orchestre Dijon Bourgogne.

Rencontre avec Emmanuel Bigand

Quel est l’objectif de vos conférences en compagnie de l’ODB ?
C’est de donner des clés d’écoute qui sont des informations scientifiques, pour que l’auditeur puisse mieux réaliser ce qui se passe dans sa tête lorsqu’il écoute de la musique. Lorsqu’il a des moments de désarroi, il peut se raccrocher à telle ou telle clé d’écoute que le scientifique lui aura donné. La science n’enlève pas le mystère et la magie de la musique, je pense qu’elle peut au contraire enrichir l’expérience musicale. Il ne s’agit pas de formater l’écoute, bien au contraire il s’agit de libérer l’écoute et de faire comprendre qu’il y a des tas de parties dans notre cerveau qui répondent à des aspects différents de la musique. Ouvrez les fenêtres de votre cerveau pour être mieux à même de découvrir la richesse et la diversité des musiques !

Comment avez-vous pensé votre présence sur scène ?
Il ne faut pas casser la bulle artistique que les musiciens créent, donc on n’a pas de supports scientifiques, je n’utilise pas de power point, je ne montre pas de cerveau, je ne fais pas d’expérience. C’est un choix qu’on a fait avec l’équipe, donner de façon très simple, très sobre, des clés d’écoute efficaces.

Vous parlez souvent du son « vivant ». Comment le définiriez-vous ?
Lorsqu’on écoute de la musique en vrai, en live comme on dit en anglais, il se passe des choses complètement différentes pour le cerveau, et il faut pouvoir le documenter. C’est une pratique sociale, humaine, à partager avec les autres.

Il existe donc une particularité de la musique jouée en direct ?
On a des sonorités dans notre environnement urbain qui sont complètement chaotiques, désorganisées parce qu’elles n’obéissent pas à des logiques d’ensemble. Chaque son a sa propre logique. Les musiques numérisées, compressées, ne sont pas bonnes à haute dose pour le cerveau. On le sait maintenant et il est indispensable de pouvoir retrouver une sorte d’équilibre auditif de temps en temps. Le concert fait partie de ces situations où on a une qualité d’écoute, puisqu’on a des sons qui sont entièrement naturels, spatialisés, qui ont une vie, ce que j’explique dans les conférences. Évidemment les sons vivants musicaux ont une signification en plus, puisqu’ils nous transmettent des tas d’informations, d’émotions sur l’humanité en général. Ils ont été conçus par des êtres humains, produits par des êtres humains, donc ils ont un statut particulier.

Programme complet : www.orchestredijonbourgogne.fr/actualites/la-semaine-du-cerveau

 

 

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