Jeudi prochain, Le Moloco accueillera une soirée des Inouïs du Printemps de Bourges, avec au programme trois groupes bénéficiant du dispositif national et professionnel dédié à l’émergence artistique. L’occasion d’un focus sur le premier album de Bandit Bandit, 11 :11, qui vient de paraître. Le groupe partagera l’affiche avec les Stéphanois de Brique Argent et le Lillois Demain Rapides.
« C’est toi qui a pris possession de moi », chantent les deux artistes à l’unisson. Il faut dire que Maëva et Hugo, alias Bandit Bandit, c’est une affaire qui marche depuis 2019. À l’aise tant en configuration pop aérienne (Des fois, La marée, Mauvais garçon) et rock (Toxique Exit, Curseur), le couple à la vie comme à la scène compose tous les morceaux. « Est-ce qu’on s’use. Est-ce qu’on s’aime ? Suis-je encore ta muse ? ». À entendre plusieurs titres de ce premier album, dont Curseur avec son riff fébrile avant un refrain plus pop, on peut vous dire que le groupe n’a rien perdu de sa superbe même en configuration album. Les morceaux ménagent aussi des moments qui s’étirent et où Hugo peut laisser libre cours à ses phrasés guitaristiques, sur scène notamment (voir le riff de fin de La montagne). Si la formation laisse parfois s’éloigner la tempête avec l’alangui et Niagaresque L’orage est passé, à d’autres moments le groupe repart au galop (« plus vite que son ombre ») avec… Lucky Luke.
La plupart des titres parlent des relations amoureuses (amours perdues, retrouvées, toxiques…) mais la production d’Azzedine Djelil (Rita Mitsouko, Oxmo Puccino) a su dompter (sans le brider) le rock brut et psychédélique de Bandit Bandit. Une prise de son qui fait honneur au tranchant de la voix et des riffs de monsieur et madame. Bandit Bandit n’en perd pas pour autant son côté alternatif, comme on peut l’entendre sur des titres comme l’orientalisant La montagne et le venimeux Point de suture (faudrait voir penser à nettoyer la plaie). Ils s’aventurent même sur des terrains dance rock avec Si j’avais su et son chant parlé qui fait mouche, sans oublier Pyromane. De là à foutre le feu à votre iPod, c’est un jeu de mot que l’on ne s’aventurera pas à faire. Toujours est-il que des paroles comme « T’es chaud, tu brûles » rappellent d’autres moments enflammés sur les deux premiers EP’s qui avaient déjà fait forte impression. La belle histoire se poursuit.
La Tournée des Inouïs (Bandit Bandit, Brique Rouge, Demain Rapides), Audincourt, Le Moloco, 19 octobre à 20h
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