Howlin’ Jaws publiait en novembre dernier son premier LP, Strange Effect. Le groupe viendra le défendre sur la scène du Moloco qui célèbre en ce moment ses dix années d’existence. Les trois garçons (dans le vent) fêtent eux aussi dix années d’une carrière toute dédiée au rock vintage. Après quelques EPs à tendance rockabilly, Howlin’ Jaws effectue un virage musical réussi.
C’est à Londres, au studio Toe Rag (ce nom devrait causer aux fans des White Stripes) que le groupe a enregistré Strange Effect, une prise de son analogique et le talent de Liam Watson pour donner une vraie personnalité à ces onze titres détonants. Le rockabilly des premiers EPs et singles s’étoffe d’autres sonorités et styles, mais l’anachronisme reste de rigueur, dès la première piste, Safety Pack, qui nous ramène aux sixties (avec un clin d’œil dans les paroles au I Can’Get No (Satisfaction) de qui vous savez). Strange Effect rend hommage à la pop anglaise et ses mélodies. Djivan, Lucas et Baptiste, qui se connaissent depuis leur plus tendre enfance, ont commencé à pratiquer le rockabilly à quinze ans, mais entretemps leur musique s’est nourrie d’influences blues, pop et du son garage des années 60 (qui avait beaucoup à voir avec le blues lui aussi).
Sur Strange Effect, la contrebasse laisse la place à la basse électrique, et si le rock « Old School » est toujours d’actualité au sein du trio, musicalement les trois amis ont passé la vitesse supérieure avec des chœurs qui font leur apparition, des arrangements plus travaillés et une volonté affichée d’aller lorgner du côté du rock de la fin des années 60, juste avant l’avènement du psychédélisme.
– Manu Gilles –
Howlin’ Jaws, Audincourt, Le Moloco
14 octobre à 18h30 – lemoloco.com