ELECTRO POP
Universal Music/Polydor
Non, Hors Saison, ce n’est pas une reprise de la chanson de Francis Cabrel. Ici l’auditeur se perdra davantage dans les volutes de claviers et les programmations vaporeuses que dans les guitares et les batteries acoustiques de l’Astaffortais. Alexia Gredy pratique une pop bien dans son temps, des sonorités au goût du jour pour accompagner des textes contant ses amours déçues.
Après un mini-album (L’habitude) enregistré à Bristol avec des featurings brillants : Baxter Dury et Geoff Barrow (Portishead, excusez du peu), ce n’est rien de dire que la jeune femme ne commençait pas trop mal une carrière restée pourtant jusque-là discrète. L’artiste mulhousienne, après plusieurs années de mannequinat, confirme donc son ambition de faire carrière dans la musique avec ce premier LP concis (court, voire trop court), où la mélancolie le dispute à l’élégance. Mais la brièveté n’exclut pas, ici, la qualité.
La chanteuse impose aisément son univers, avec ses intonations qui nous ramènent à la fragilité d’une autre François (Hardy), notamment sur la frêle Balader dans les roses avec ses couleurs sépias mais aussi l’automnal Reste, esquissé à la guitare et aux claviers. Aux côtés de Benjamin Lebeau (du duo The Shoes), Alexia Gredy nous offre une première galette imprégnée d’une chanson teintée d’electro pop, Vertigo bénéficiant d’un remix de Yuksek en fin d’album. Bien dans l’air du temps, disions-nous. Un peu plus souvent rappelle l’électro très pop de Julien Doré sur son dernier album en date, tandis que la prestation sur Jusqu’à demain prend les intonations, entre souffle et chant, de son ainée Françoiz Breut. Seul Drôle d’idée accélère le tempo, rappelant la pop de The Cure, la nocturne chanson titre se faisant également plus dansante, le long d’une ligne de basse bien présente et d’une ritournelle synthétique. Il ne nous reste plus qu’à prier tous les dieux pour que son deuxième album ne voit pas la chanteuse troquer sa poétique évanescente pour un disco clinquant, comme il est de coutume en ce moment (et ce dont pourrait nous faire augurer le sensuel Beau masque).