BIOGRAPHIE
L’Archipel
Parution le 23 juin 2022
Le 2 août prochain, on célébrera les trente ans de la disparition de Michel Berger. Alain Wodrascka, qui avait déjà consacré une biographie à l’artiste il y a dix ans, revient donc à la galaxie Berger et s’intéresse cette fois en particulier aux failles du chanteur, abandonné par son père à l’âge de cinq ans.
Alain Wodrascka connait bien Michel Berger, ayant également publié des biographies sur Véronique Sanson et France Gall, les deux femmes de sa vie. Il manque quelqu’un près de moi plonge jusqu’aux racines familiales de Berger, issu d’un père, brillant médecin pionnier de la transplantation rénale et membre de l’Académie Française, et d’une mère pianiste concertiste. Cette biographie très complète revient sur les premiers pas d’un jeune adolescent de seize ans, compositeur et arrangeur surdoué, devenant très vite directeur artistique. La rencontre avec Véronique Sanson, jeune fille de bonne famille et artiste d’exception comme lui, est déterminante, et Alain Wodrascka prend le temps de détailler ce « miroitement artistique » entre les deux auteurs compositeurs interprètes.
L’un des intérêts de cette nouvelle biographie parue chez L’Archipel est de découvrir en détails toute la discographie de Michel Berger (celle de France Gall également) et en particulier les premiers albums, peu connus. Il faut attendre 1973, l’album Pour me comprendre avec son cœur brisé sur la pochette et la rencontre avec France Gall, pour que la carrière de Berger opère un virage décisif, influencée par la pop anglo-saxonne. Agrémenté de nombreux entretiens avec des collaborateurs et des proches du chanteur, Alain Wodrascka alterne entre la carrière publique de Berger, ses choix artistiques (il sera aussi un homme d’affaire avisé) et sa vie privée, au sein du couple qu’il forme avec France Gall. Les témoignages de Grégoire Colard en particulier, attaché de presse de Michel Berger et France Gall durant de nombreuses années, apportent un éclairage précieux sur le couple que formaient ces derniers, à la ville comme à la scène. Un beau voyage artistique (parsemé de drames intimes) depuis l’époque des Yéyés dans les années 60 jusqu’à l’ultime album Double Jeu en 1992.
Manu Gilles