Black Yaya, c’est le projet solo de David-Ivar, l’un des membres du groupe Herman Düne. Le chanteur a choisi le sobriquet que ses proches lui donnent depuis longtemps pour se lancer dans cette nouvelle aventure.
Ce premier disque en solo s’inspire probablement de la tournée américaine d’Herman Düne, un album sur lequel David officie à tous les instruments, et qu’il a enregistré chez lui, loin des rythmes imposés du studio. Flying A Rocket nous accroche l’oreille dès les premières mesures, tandis que Black Yaya nous entraîne plus loin sur des terrains r’n’b – Glad Tidings -, sur des sentiers pop avec Watchdog, morceau optimiste, ensoleillé d’un harmonica et de chœurs. Lo & Behold conserve ce côté pop, mais avec quelques couleurs country en plus, un classique seventies qui semble tout droit sorti de Californie, où l’artiste passe beaucoup de temps. Et puis David Ivar cite souvent Dylan et Lennon. Il est vrai que son album solo n’est pas étranger à ces deux influences.
Ce grand voyageur semble avoir ainsi synthétisé dans son premier album solo ses influences musicales, très anglo-saxonnes il est vrai. Avec Herman Düne en 2006, David enregistrait des sessions pour la BBC1. Qu’il s’agisse des textes exclusivement en anglais, ou des musiques, les Anglo-Saxons n’ont pas été insensibles à l’univers de David Ivar et ses compères. Lui-même issu de cultures marocaines et suédoises, David est un songwriter né, et dernièrement on a pu l’entendre dans des concerts solos, accompagné uniquement de sa guitare acoustique. Une tournée intimiste qui a, d’une certaine manière, remis les compteurs à zéro. Avec l’album Black Yaya, le musicien retrouve également la simplicité des premiers opus d’Herman Düne, qui lui avaient apporté le succès. C’est sur un simple quatre pistes qu’ont été enregistrés ces douze morceaux. Seule sa compagne Mayon Hanania, dont on peut entendre la voix sur certains titres, l’accompagne ici.
– Dominique Demangeot –