Rencontre avec Roxane Herbstmeyer

roxaneLa proximité de l’atelier d’art graphique Com Comme Comix avec le journal Diversions s’affiche davantage depuis une quinzaine de jour. Ce rapprochement a renforcé une certaine affinité. Le rapport était déjà établi à travers une page dans le mensuel où Maxime, notre dessinateur fétiche, s’exprime par son art. Les portes ouvertes communes du 14 mars dernier ont fait la lumière sur le vivier d’artistes que compte Com Comme Comix. Entre autres sur Roxane, la petite nouvelle qui a rejoint le studio il y a deux mois. 

Le professeur de BD de Roxane, au lycée, n’était autre que Maxime. Ce dernier est en quelque sorte son mentor. Il a semble-t-il jaugé l’intérêt du travail de Roxane une fois celle-ci revenue d’Angoulême, où elle était partie poursuivre des études en cinéma d’animation. Com Comme Comix manquait justement de mains expertes pour donner vie aux dessins. Surtout, Maxime a une idée précise en tête : « il avait besoin de quelqu’un pour animer les personnages d’un jeu vidéo qu’il doit peaufiner », explique la jeune femme. Roxane espère retirer de ce projets quelques fonds pour son projet solo. Lorsque le jeu sera terminé, elle espère en effet créer une série mêlant prises de vue réelle et animation 2D. La technique s’inspire du procédé utilisé par Robert Zemeckis (également réalisateur de Retour vers le Futur) sur  le film Qui veut la peau de Roger Rabbit ? en 1988. Roxane regrette d’ailleurs de ne pas voir plus souvent cette technique dans les productions. Même le pourtant frugal Space Jam en 1996, où Joe Pytka mettait en boîte le basketteur Michael Jordan et le célèbre Bugs Bunny, était décrit comme avant-gardiste… Si en l’occurrence dans ces deux films le personnage dessiné est un lapin, celui de Roxane est une vache. Beige à taches bleues turquoises : Vachotte est née sous le crayon de la dessinatrice avant même ses années collège.

jaelVachotte, l’un des tout premiers personnages que Roxane a dessiné, suit sa créatrice jusqu’à lui ouvrir des portes : « J’ai pu entrer à l’Ecole des Métiers du Cinéma d’Animation (l’EMCA) à Angoulême parce que le directeur l’aimait bien ». Roxane réalisait des mini-BD, se propulsant elle-même et accompagnée de sa vache dans des histoires partiellement imaginaires. Son envie demeurait d’établir une relation entre ce type de bandes dessinées et le monde réel. Afin d’interagir, de parler avec Vachotte, elle pense à un début de série. Sous le titre La brigade du Toon, la jeune femme parvient à réaliser un épisode pilote. Si son petit personnage lui aura permis d’intégrer l’EMCA, l’année que l’école met à disposition pour faire un film aura été une chance pour Roxane.  C’est de manière artisanale qu’elle a entrepris un ouvrage de 8 minutes. Ainsi, Vachotte n’est enfin plus muette ! « Nulle autre personne que moi n’aurait pu lui prêter sa voix », explique la créatrice. Du reste, la partie caméra de l’épisode devait être tourné en une journée, car certains des amis « réquisitionnés » et métamorphosés en acteurs quittaient la Franche-Comté le lendemain. Les décors de Besançon dans lesquels les prises de vue réelles se sont déroulées ont ainsi également été choisis à la hâte. « J’ai fait avec les lieux que j’avais sous la main », avoue Roxane.

La Brigade du Toon propose une histoire apocalyptique et burlesque, se déroulant dans une ville de Besançon rebaptisée Trou-Léac. Le point de départ : une fissure dimensionnelle qui prétexte l’alliage du monde filmé avec un monde imaginaire. Divers toons et créatures fantastiques sont ainsi libérés. Les habitants humains s’accaparent alors d’étranges pouvoirs. Quant à Vachotte, elle va prendre les choses en main afin de remettre un peu d’ordre dans tout cela. Exit l’imagerie de synthèse, Roxane préfèrant conserver l’authenticité artistique qu’apporte l’animation manuelle. Le pilote a d’abord été diffusé une première fois pour l’oral de fin d’année de la créatrice à l’EMCA, devant un jury. Une diffusion en boucle auprès du public a été faite chez Diversions durant la journée des portes ouvertes. La Brigade du Toon sera à nouveau visible le 4 avril, à la galerie du Catering Café d’Héricourt, où l’exposition Com Comme Comix va être transférée. Cependant, Roxane ne souhaite livrer cet épisode au web qu’une fois amorcé par deux autres petits films en lien avec la série. Affaire à suivre !

– Frédéric Dassonville –

> Le  blog de Roxane : http://vachotte13.canalblog.com

> Retrouvez Roxane et Maxime Peroz le samedi 4 avril de 14h à 19h à la galerie du Catering Café Music d’Héricourt, 31 rue des Prés

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