En mars, Pôle Sud accueillera le jeune chorégraphe suisso-iranien Kiyan Khoshoie. Son solo Wannabe, œuvre autobiographique, évoque sa découverte de la danse devant le petit écran, et MTV en particulier.
Photo : Gregory Batardon
Une véritable révélation pour le futur chorégraphe qui se forme, encore enfant, en imitant les groupes passant en boucle sur la chaîne musicale. Une découverte qui l’ouvre aussi au monde de l’art à travers la culture pop. Après It’s gonna be me du groupe américain NSYNC, Kiyan Khoshoie se familiarise avec les chorégraphies de Janet Jackson, Beyoncé, Justin Timberlake, les Backstreet Boys entre autres artistes qui ont façonné son imaginaire. S’appuyant sur une matière très intime, il s’inspire aussi des styles et des attitudes, et pallie son inexpérience en chant et en danse en reproduisant ce qu’il voit sur son écran.
Le titre de ce solo est une allusion évidente au tube éponyme des Spice Girls au milieu des années 1990. Pour ce solo, le danseur s’est replongé dans les clips de son enfance, et leurs chorégraphies très éloignées des esthétiques contemporaines dans lesquelles il a l’habitude d’évoluer. Le chant fut un autre défi pour lui qui n’est pas musicien, mais cela faisait sens également. « Am I original ? Am I the only one ? », chante Kiyan Khoshoie dans son solo. Est-il le seul ? Wannabe soulève également la question de la pop culture en tant que phénomène de masse, produit de ce que d’aucuns nomment industrie culturelle, mais aussi terrain propice au surgissement de nouvelles esthétiques, de nouvelles personnalités artistiques.
– Paul Sobrin –
Kiyan Khoshoie – Wanabe, Strasbourg, Pôle Sud, 4 mars à 20h30, 5 mars à 19h
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