Besançon – Fata Morgana aux 2 Scènes

La dernière création d’Étienne Rochefort se penche sur les faux-semblants du numérique. La désinformation qui court sur internet, en lien avec la notion d’image, devenue centrale notamment chez les jeunes générations, habituées de Tik Tok et Instagram.

Dans Bugging, sa précédente création, le chorégraphe posait déjà une loupe sur notre société déréglée. « Je suis issu d’une génération pour laquelle l’image a fait office d’information. J’ai été habitué, conditionné, à ce que l’image illustre des faits ou des évènements censés être une réalité à travers le monde », souligne-t-il au sujet de Fata Morgana. « Les trucages, s’il y en avait, étaient vite décelés et les sources d’information, beaucoup moins nombreuses qu’aujourd’hui, étaient par conséquent plus faciles à analyser. » Aujourd’hui avec l’explosion des réseaux sociaux et l’avènement de l’intelligence artificielle, il devient de plus en plus compliqué de distinguer le vrai du faux en matière d’images. Quant à la multiplication des canaux d’information, elle rend difficile une lecture fluide des données qui nous parviennent (sauf à passer des heures à recouper les différentes sources).

Photo : Cie 1 des Si

 

«Qu’en est-il de notre jeunesse, comment est-elle exposée, a-t-elle conscience de ce sujet ?», s’interroge le chorégraphe Étienne Rochefort qui va mêler ici danse, vidéo et interactivité avec le public. « Le travail du corps consiste à pousser la rigueur du mouvement jusqu’à se rapprocher de l’hallucination visuelle », explique le chorégraphe qui souhaite illustrer par la danse le flou informationnel contemporain, un peu comme lorsque les corps des interprètes de Bugging accueillaient les dérèglements du monde. Provenant des arts urbains, les deux danseuses pratiquent notamment le popping qui consiste en des mouvements saccadés, contractions et relâchements musculaires. Une danse qui semble mimer l’image telle qu’internet nous la restitue aujourd’hui. « Synchronisation du mouvement, désynchronisation, décalages, écho, arrêt sur image, autant de procédés jouant avec nos habitudes visuelles liées à l’image. » L’outil vidéo côtoiera la danse, pour convoquer au plateau l’omniprésence de l’image. Un travail filmé de participants amateurs, en amont de la pièce, sera également intégré au plateau.

– Paul Sobrin –

Fata Morgana, Besançon, Les 2 Scènes (Théâtre Ledoux), 18 février à 20h et 19 février à 19h
les2scenes.fr

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