Dijon – La Traviata à l’Opéra de Dijon

En février, la nouvelle production de l’Opéra de Dijon convoquera le couple interdit d’Alfredo, jeune homme de bonne famille, et Violetta, courtisane. Relation clandestine, comme la soirée durant laquelle les deux jeunes gens se rencontrent dans cette mise en scène d’Amelie Niermeyer.

Images de répétition – Photo : Opéra de Dijon

Dans la fosse, l’Orchestre Dijon Bourgogne sera dirigé par Débora Waldman, pour rendre toutes les nuances du chef d’œuvre de Verdi qui sonna, lors de sa composition en 1852, une rupture dans son répertoire, façonnant une pièce plus intimiste que ses premiers opéras.
« Celui-ci délaisse les cavatines et cabalettes de ses œuvres de jeunesse pour intégrer davantage l’action à l’orchestration »
, souligne par ailleurs Débora Waldman. Lorsqu’il lit La Dame aux camélias d’Alexandre Dumas (fils), Verdi y voit en miroir sa propre relation avec la soprane Giuseppina Strepponi, lui dont la première épouse et leurs deux enfants sont décédés. Au XIXe siècle, le concubinage est très mal considéré et le compositeur critique dans La Traviata, « cette société superficielle et hypocrite qui ne reconnaissait pas l’authenticité de son amour », précise la directrice musicale. Traviata signifie en italien… « dévoyée », mais Verdi brossera de la courtisane un portrait plus libre et féministe que celui qui transparaissait dans le roman de Dumas.

Images de répétitions – Photo : Opéra de Dijon

 

Malgré cette relation maudite entre Alfredo et Violetta, le sentiment amoureux demeure un thème récurrent de l’œuvre, mais un sentiment qui évolue, idyllique au départ, avant de s’affaiblir malgré son authenticité, et de finalement s’éteindre. Concernant le parcours de la jeune courtisane, Débora Waldman y perçoit « un sens mystique et spirituel », comme semble l’illustrer la partition accompagnant l’héroïne de Verdi qui passe littéralement de vie à trépas… mais aussi de la terre au ciel (lorsque la maladie de Violetta la rattrape). « [L]e premier acte commence en si, le deuxième en do et le troisième finit en ré bémol. Le moment où il n’y a plus d’espoir correspond pour moi à celui où Violetta acquiert la vie éternelle. »

Amelie Niermeyer, qui avait mis en scène à Dijon le Don Pasquale de Donizetti (avec Débora Waldman, déjà, à la direction musicale), se consacre ici à son opéra favori, de son propre aveu, « l’histoire émouvante d’une femme qui s’émancipe sur une musique grandiose : le combo parfait pour émouvoir et toucher le public, directement. » La metteuse en scène retient en particulier le personnage de Violetta qui « parvient à s’émanciper de ce monde masculin. Il faut rappeler qu’à l’époque où l’opéra a été écrit, il était révolutionnaire de mettre une prostituée au centre d’une œuvre. » Amelie Niermeyer a choisi de situer l’action à notre époque actuelle, dans un décor qui restera cependant atemporel, comme les sentiments exprimés dans l’opéra de Verdi. 

La Traviata, Opéra de Dijon, auditOrium, du 9 au 15 février
https://opera-dijon.fr/fr/au-programme/calendrier/saison-24-25/la-traviata/

amelie niermeyer, bourgogne, côte d'or, debora waldman, Dijon, odb, opéra, orchestre dijon bourgogne, Traviata

Powered by WordPress. Designed by Woo Themes

WordPress SEO fine-tune by Meta SEO Pack from Poradnik Webmastera