Si la première partie de saison du CREA de Kingersheim s’est bâtie « en attendant Momix », le festival sera de retour du 30 janvier au 9 février 2025 avec une nouvelle fournée de spectacles. Le festival international jeune public, dont la billetterie ouvre le 3 décembre, a convié cette année des compagnies venues de Belgique, Suisse, Espagne et Canada. Momix n’oublie pas les compagnies hexagonales, et en particulier plusieurs originaires d’Alsace.
Viens, on se tire ! – Photo : Dorian Rivière
Cette 34e édition va faire une fois encore de Kingersheim le centre névralgique de la culture jeunesse durant onze jours. Une expression, « jeune public », qui recoupe des réalités très diverses en matière de disciplines (théâtre, danse, cirque, musique… et parfois des mélanges de tout cela). Les âges sont eux aussi divers selon les propositions. Les spectacles programmés se partageront entre petite enfance, puis à partir de 3 ans, 6 ans, 11 ans et enfin à partir de 13 ans principalement. La programmation 2025, élaborée par la nouvelle directrice artistique de Momix, Marie Normand, est à l’image de l’affiche réalisée par Sabine Allard. Une programmation aux couleurs gourmandes, couleurs des bonbons de notre enfance. Car dès les premiers mois de la vie, l’attention du (très) jeune public peut être attirée par les douces mélodies électro-pop de Mosai & Vincent (Soleil Planète), pour « transmettre aux enfants une vision positive du monde », explique le duo. « Écrire pour les tout petits est une aventure riche et exigeante », confie la Compagnie Passe Montagne, qui nous vient du Jura et présentera elle aussi un moment musical (NÜ). Et si les notes sont un bon moyen d’accrocher l’oreille des plus jeunes, d’autres outils sont à la disposition des artistes, à l’image de la marionnette et du cinéma d’animation (Comment attraper une étoile par la cie Comme une étincelle).
ého ! – Photo : Arnaud Lombard
Dès 8 ans on pourra partir en road trip en compagnie de La Corneille Bleue avec Viens, on se tire !, échappée belle en triporteur de trois personnages qui « vont poser des actes de résistance face aux injonctions d’une vie étriquée, coincée entre le travail et la télévision ». Parfois les artistes vont puiser dans le répertoire, telle la Cie DK59, Gilles Verièpe adaptant le Boléro de Ravel qui « explore le geste du jeu de l’enfance, libérateur, joyeux et léger », explique la compagnie. Mais de plus en plus, les artistes bâtissent leur propre répertoire, touchant à des préoccupations contemporaines. Hic Sunt Leones va aborder à travers son théâtre musical le « lourd secret » d’un petit garçon (ého !) qui « se retrouve donc souvent dans la Lune », spectacle qui parle des rêves (et aussi des angoisses) d’un écolier. La compagnie canadienne Le Carrousel nous parlera quant à elle… des parents, autre sujet d’importance ! Joséphine est une petite fille… coach de vie pour enfants. « La pièce de Marie-Hélène Larose-Truchon est une ode à l’enfance […] », souligne la compagnie. « Elle fera rire les jeunes spectateurs […]. Elle fera peut-être sourire les adultes… qui se reconnaîtront dans leurs contradictions. » L’occasion de rappeler aussi que Momix va proposer davantage de représentations pour les familles.
Du rire aux larmes, il n’y a parfois qu’un pas, ou qu’un texte. De l’autrice Catherine Verlaguet, on pourra découvrir Dissolution, mis en scène par Julia Vidit. Un seul en scène où un grand-père hospitalisé s’adresse à nous avant le grand départ. La pièce est visible à partir de 8 ans pour évoquer la disparition et la filiation. On retrouvera également un nouveau texte de Catherine Verlaguet à La Filature de Mulhouse (voir notre article ici). Car à Momix, les spectacles se déroulent à Kingersheim, mais partent aussi en balade dans plusieurs lieux culturels partenaires. Expositions, ateliers et autres animations attendent également le public durant le festival !
– Dominique Demangeot –
Momix, Kingersheim et autres lieux, du 30 janvier au 9 février
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