Arc-et-Senans – L’exposition À l’affût se poursuit à la Saline royale

On peut encore découvrir le travail du photographe animalier Vincent Munier à Arc-et-Senans jusqu’à mars prochain. L’artiste « à l’affût » nous propose de suivre son parcours, depuis sa première image à l’âge de douze ans dans ses Vosges natales.

L’exposition débute donc dans les Vosges, quand le jeune Vincent Munier (12 ans) est laissé par son père… la nuit sous un sapin ! C’est à cette occasion qu’il prend sa première image : un petit chevreuil, « et à partir de là ça bouleverse sa vie », explique Isabelle Sallé, directrice culture et patrimoine de la Saline royale. Le photographe attrape alors le virus du monde sauvage et part ensuite pour l’Afrique, le Pérou, le Japon… affectionnant en particulier les paysages blancs. « C’est sa couleur préférée, il adore le froid et on commence à découvrir le Tibet à travers la panthère des neiges ». Harfang (chouette des neiges), loup arctique, yack… Les photographies de Vincent Munier reflètent toute la beauté de la faune terrestre, et elles ne pouvaient trouver plus bel écrin à la Saline royale d’Arc-et-Senans. « Cette exposition s’inscrit dans l’ensemble des actions de la Saline royale pour sensibiliser notre public à la richesse de la diversité naturelle et culturelle », souligne Hubert Tassy, directeur de la Saline royale.

Photo : Sosuite photographies

Sosuite photographies

L’exposition nous rappelle que la photographie animalière est une entreprise de patience, car Vincent Munier passe beaucoup de temps à attendre l’animal, s’adaptant à son cycle de vie. À l’affût de la bonne lumière, du moment décisif comme le disait le photographe Henri Cartier-Bresson. « Je voulais donner du sens et que les gens perçoivent cette délicatesse de son approche », explique encore la commissaire de l’exposition. Un affût dans la forêt a d’ailleurs été reconstitué en fin de parcours. « Vincent Munier a cette humilité de s’effacer derrière l’animal, mais surtout d’avoir la patience d’attendre 7 ou 8 heures et d’observer son champ de vision, et ses champs du possible, pour aller vers l’animal. »

Dompter les dimensions monumentales du chef d’œuvre de Claude Nicolas Ledoux n’a pas été une mince affaire ! « Vincent avait plutôt l’habitude d’exposer en galerie avec un formatage plus contraint », souligne Isabelle Sallé. Vincent Munier, s’il parcourt les grandes étendues, est aussi un photographe de l’intime. « Ce qui l’a séduit aussi, c’est le clin d’œil artistique à Claude Gellée (1600-1682). Je voulais vraiment faire des liens entre peinture et photographie, le minimalisme japonais à travers des mésanges, les clair-obscur de Claude Gellée, premier peintre de l’invisible, de l’air, de l’eau, de la brume ». L’exposition permet notamment de mesurer l’approche graphique que Vincent Munier a de la photographie, en laissant la place à l’animal à travers un certain minimalisme, d’autant que le photographe retouche peu ses images. Et Isabelle Sallé aime d’ailleurs citer le maître de la saline royale pour résumer cette exposition. « L’extrême simplicité conduit au sublime » (Claude Nicolas Ledoux).

– Dominique Demangeot –

À l’affût, Arc-et-Senans, Saline royale, jusqu’au 9 mars 2025
salineroyale.com

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