ROMAN GRAPHIQUE
Larousse
Parution le 11 septembre 2024
Les éditions Larousse proposent la traduction française d’une « bio graphique » qu’a consacrée l’illustrateur Simon Elliott au grand peintre britannique David Hockney. Un album dense et coloré, comme il se doit lorsqu’on évoque le créateur de la toile Portrait of an Artist (Pool with two Figures), vendue aux enchères à plus de 90 millions de dollars.
Simon Elliott retrace le parcours de l’artiste originaire de Bradford, petite cité grise du Yorkshire en Angleterre. Entre une mère végétarienne et un père puritain et idéaliste (voire légèrement excentrique), le jeune David se réfugie très tôt dans le dessin. Il assure sa formation à l’école d’art de Bradford puis au prestigieux Royal College of Art. Il faut dire que l’étudiant a du talent à revendre, un talent qui éclot en pleines Swinging Sixties. On suit son évolution, de l’expressionnisme abstrait des débuts à ses dessins du XXIe siècle exécutés sur smartphones et tablettes. L’ouvrage de Simon Elliott puise bien sûr grandement dans les styles de David Hockney, et ne fait pas l’impasse sur ses œuvres clés, évoquant ses motifs de prédilection à l’image des fameuses piscines ou encore ses chiens adorés.
On voyage de New York (où Hockney découvre véritablement le monde de l’art) à Los Angeles, de Paris à la Normandie où l’artiste a désormais trouvé refuge. À plus de 80 ans, ce dernier ne tient toujours pas en place et s’il y a bien un terme qui le caractérise, c’est la liberté. Des largesses qu’il prend aussi bien dans sa vie personnelle que dans son travail (à l’image de la perspective à point unique qu’il rejette, « selon lui artificielle et ennuyeuse »). Décors d’opéra, photocollages, avec une prédilection pour la narration, David Hockney est un expérimentateur, se faisant même fabriquer une application numérique de dessin personnelle. On croise Warhol aussi dans cette « bio graphique » très complète de Hockney, qui a lui-même prodigué quelques indications à l’auteur. Bel hommage de la part de Simon Elliott à cet artiste qui n’a cessé d’élargir ses (et nos) perspectives. Pour lui, le Grand Canyon est « le seul endroit sur terre qui vous fait vraiment regarder dans toutes les directions », une qualité que l’on peut sans conteste attribuer à l’artiste britannique !
Paul Sobrin