Avec plus de 300.000 entrées, la Foire aux Vins d’Alsace 2024 a drainé une fois encore un large public dans ses allées et sous sa coquille. La météo, passée cette année par « les quatre saisons » comme le souligne la foire elle-même, n’a pas empêché les foules de venir profiter de son programme musical éclectique lors du festival, comme ce vendredi 2 août où étaient conviés Grand Corps Malade et Hoshi.
La parité chère à Fabien Marsaud (a.k.a Grand Corps Malade), si l’on en croit son aveu de fin de soirée et son disque Mesdames, a été respectée sur le programme du jour. Lorsque l’artiste a présenté ses musiciens après quelques titres, le slameur constatait tout de même qu’il «manquait un peu de musiciennes», venant de faire crier successivement la gent masculine puis féminine du public !
C’est Hoshi qui a ouvert la soirée. On ne peut pas vraiment parler de « première partie », tant Hoshi a tout d’une tête d’affiche avec ses propres fans. Elle qui, quelques jours plus tôt, avait emballé la scène Vega au Paleo Festival à Nyon en Suisse, n’a pas baissé l’intensité de son show en arrivant à Colmar. Si dans son titre aux accents rock elle imagine qu’ « il est trop tard pour devenir des superstars »), Hoshi en est bien une, et elle l’a encore prouvé ce 2 août à la Foire aux Vins d’Alsace.
Presque vingt ans séparent Hoshi et Grand Corps Malade, mais ils ont la profondeur de vie en commun. Et ils la traduisent chacun à leur manière. Sur scène à la Foire aux Vins, « c’est aujourd’hui que ça se passe ». Juste avant, la chanteuse Kimberose était venue rejoindre Fabien sous la coquille pour interpréter Nos plus belles années, qui sont encore à venir selon eux. Le slameur a les yeux tournés vers le futur mais n’oublie pas son passé chaotique, qu’il évoque aussi dans ses chansons, dont l’incontournable Midi 20. Au début de son concert, Hoshi elle se demande si elle avait fait un mauvais rêve, titre issu de son dernier album Cœur populaire. Elle retrace dans le morceau son parcours, prenant ici l’auditoire à témoin qui lui démontre que ce soir-là à Colmar, elle est bien réveillée. On retrouve de la mélancolie dans le verbe et une musicalité entre disco et verve rock. Des élans de guitare font monter la sauce. Le public danse.
Quant à Grand Corps Malade, après avoir donné une puissance nouvelle à sa voix dans toute la première partie de son concert, il s’est posé en sage épaulé de musiciens expérimentés, faisant chanter toute la foule pour combler l’absence de la chanteuse Louane sur Derrière le brouillard. Encore une belle soirée et un beau dialogue successif entre les deux artistes et un public familial… et comblé !
Texte et photos : Fred D Rico