Le projet Radio Banane du collectif La Méandre, que Diversions avait suivi il y a quelques semaines, arrive au festival Les Utopiks de L’Espace des Arts, du 6 au 10 avril. Adaptation du livre jeunesse éponyme de Clémentine Mélois et Rudy Spiessert, Radio Banane invite le jeune public (6-11 ans) à prendre place dans la carcasse d’un avion échoué dans la jungle. Avec le matériel audio qui n’a pas été endommagé par l’accident, une radio pirate est créée par un petit singe, Aristote, et un toucan…
Photo : Michel Wiart
« Cette radio est un tel succès, captée par le monde des humains, qu’il y a une expédition qui part au milieu de la jungle avec des personnes célèbres pour trouver Radio Banane », nous explique Manuel Marcos (Toucan dans le spectacle). Les humains sont accueillis par des animaux dans la carcasse d’avion, en réalité un camion dans lequel se produit le collectif chalonnais La Méandre. « Ils vont vivre un moment un peu compliqué, un orage, tout le monde a très peur et ils vont faire la meilleure émission de radio de tous les temps ! Du coup le lendemain quand tout le monde se réveille, les humains n’ont plus trop envie de revenir à leur vie d’humain et c’est vraiment plus marrant de rester dans la jungle. » Radio Banane suit le découpage du livre en sept chapitres, le camion/avion accueillant tout un dispositif sonore et lumineux. « On a travaillé avec des amis décorateurs et décoratrices pour avoir cet effet un peu carton pâte, mais quand même réaliste », explique Clémence Aumond, qui s’occupe de la création et de la mise en scène et interprète le toucan. La conversion de l’engin s’est opérée dans les hangars du Port Nord de Chalon-sur-Saône où travaille La Méandre.
Le collectif aime également mettre à bas le fameux quatrième mur, intégrant parfois le public à ses histoires. « C’est ces endroits de porosité qui nous plaisent, cette frontière entre le fait-main et le technologique », ajoute Clémence. La Méandre confie avoir adapté très librement le livre, en féminisant notamment le propos. « Comme le livre est assez au masculin on a décidé de brouiller cet aspect-là. On a pas mal puisé dans l’imaginaire des enfants pour aller chercher qui est célèbre et on avait pas mal de monde : MBappé, une sorte de sosie de Angèle, Louane qui s’appelle Armelle et il y a la présidente des États-Unis qu’on a gardée, qu’on adore ! », fait encore remarquer Manuel.
Photo : Michel Wiart
Photo : Michel Wiart
Une « copine de Bretagne » s’est occupé des illustrations, pour se détacher là encore des images du livre original. L’équipe de La Méandre a souhaité également faire ressortir la thématique de la liberté, symbolisée par les radios pirates en tant que moyen d’expression. « Et ça ouvre des opportunités de créativité infinies », explique Clémence. « Un gros travail qu’on met en place dans ce spectacle et dans tous les ateliers, c’est justement essayer de casser la figure de l’adulte en proposant de jouer un jeu qui nous plait, nous semble être émancipateur, propice à la prise de parole », ajoute Manuel. La Méandre compte bien « transmettre le plaisir à faire de la radio en proposant un temps de pratique et d’expérimentation », conclut Clémence Lambey, productrice et regard extérieur du projet.
Radio Banane, Chalon-sur-Saône, L’Espace des Arts, Parvis (dans le cadre du festival Les Utopiks 2024), du 6 au 10 avril
Détail des horaires : https://www.espace-des-arts.com/saison/a-voir-en-famille/radio-banane