À Vézelay en janvier, la cie Répète un peu pour voir présentera une version en travail (mais déjà très aboutie) de sa prochaine création Bouche Bée.
Jeanne Dambreville, directrice artistique de la compagnie, a rencontré la danseuse Florence Lebailly dans un de ses chœurs. C’est ainsi que leurs échanges autour des rapports entre chant et mouvement ont commencé. La compagnie regroupe d’ailleurs des artistes dont la voix est l’instrument principal, mais qui ont chacun des parcours parallèles (cabaret, théâtre, danse, percussions corporelles…). Lors de cette dernière création, on retrouvera notamment la langue des signes et le chansigne, « une manière de poétiser la langue des signes, lui donner une rythmicité », souligne Jeanne Dambreville. « S’il y avait des personnes sourdes dans le public, qu’est-ce qu’on arriverait à faire passer par le mouvement, le déplacement, l’expressivité ? », s’interroge cette dernière. À sa disposition, la compagnie aura également la voix a cappella mais aussi le geste dansé, mimé…
Le répertoire sera large, de Cage à Simon and Garkunkel, du chant occitan à Anne Sylvestre… « On choisit en fonction des énergies des morceaux, pour que ça s’équilibre, ça se réponde. On écrit vraiment un spectacle, pas un concert », ajoute la cheffe de chœur. « Cela me fascine toujours comment le mouvement peut aider, d’une part les personnes qui chantent, et d’autre part le public. » Ou quand la musicalité sonore devient musicalité visuelle… La compagnie explore une fois encore techniques vocales (souffle, résonateurs), musicalité (phrasé, rythme) mais aussi mise en scène pour « faire comprendre mieux l’œuvre ou en donner une version différente ». Les interprètes, sur des bancs, inviteront le public à se déplacer pour varier les points de vue, changer les modes d’écoute et les habitudes. « On a des textes aussi qui parlent de ça, de cette manière de se rencontrer, comment se laisser porter par le vent… ».
– Dominique Demangeot –
Bouche Bée, Vézelay, Cité de la Voix, 19 janvier à 20h
lacitedelavoix.net