Le 8 septembre 2023 sera une date importante à la Citadelle de Besançon puisqu’à l’issue de 16 mois de travaux conséquents, le Musée de la Résistance et de la Déportation rouvrira ses portes, non loin du monument des Fusillés, qui rappelle qu’une centaine de prisonniers furent exécutés durant la Seconde Guerre Mondiale. Entièrement rénové, ce lieu de mémoire, de recherche et de transmission, a vu ses espaces réagencés pour un discours renouvelé.
Photo : A.Ammar
Les travaux ont offert au musée bisontin, qui s’ouvre désormais sur l’extérieur, un nouvel accueil construit sur l’esplanade Denise Lorach, une nouvelle muséographie ainsi qu’un centre de ressources accessible sur demande et des espaces de médiation. Les espaces extérieurs ont été eux aussi réaménagés. L’exposition permanente s’étend sur 11 salles et 330 m², tandis que 6 salles sont dédiées aux expositions temporaires (200m²) en rez-de-chaussée, qui mettront en valeur les documents et les objets des réserves. Deux salles seront par ailleurs dédiées au fonds d’art en déportation (70m²), l’un des plus riches en Europe pour découvrir des œuvres réalisées clandestinement par des prisonniers dans les prisons et les camps nazis. Les expositions se composent d’objets et de documents divers, mais aussi de témoignages audios, films, cartes animées sans oublier divers dispositifs interactifs. La rénovation a également permis de rendre le musée plus accessible (ascenseur, scénographie adaptée, traductions en plusieurs langues) et l’on peut noter que des parcours ont été pensés selon les temps de visite dont disposeront les différents publics.
Amok, livre de Stefan Zweig retiré d’un autodafé – Photo : Studio Bernardot
Le musée posé dans l’écrin de la Citadelle se donne une double mission : musée d’Histoire autour de la Seconde Guerre Mondiale, et « outil citoyen, au service de l’éducation civique, qu’il veut incarner pour l’avenir ». S’il porte un regard sur la déportation, il ouvre aussi sur les raisons d’espérer de nos jours, évoquant éducation, citoyenneté, entre autres valeurs portées par l’UNESCO. Le musée évoque en particulier les parcours personnels d’hommes et de femmes qui se sont engagés. L’exposition est ainsi traversée par les expériences de Jeanne Oudot, qui écrivit son journal intime sous l’Occupation, Germaine Tillion, résistante déportée, ou encore Henri Fertet, l’un des résistants fusillés à la Citadelle. Des vies face à la grande Histoire que l’on découvre également à travers de nombreux documents écrits, journaux, correspondances… réaffirmant notamment l’importance du langage face à la barbarie. La première exposition temporaire sera consacrée aux donateurs et évoquera d’ailleurs la thématique « Mots et langages », une notion forte que l’on retrouve donc dans l’exposition permanente et les salles d’art en déportation.
– Marc Vincent –
Musée de la Résistance et de la Déportation, Citadelle de Besançon
Réouverture le 8 septembre
citadelle.com