BIOGRAPHIE
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Parution le 17 mai 2023
Auteur l’an dernier d’un récit autour de l’existence brève et mouvementée de Brian Jones, le journaliste Stéphane Koechlin opère un changement radical d’univers, pour cette fois nous entretenir de la vie et l’œuvre de Jean-Pierre Marielle. Le biographe avait déjà publié un ouvrage sur le héros des Galettes de Pont-Aven (Le Lyrique et le Baroque, 2019) mais ici, il nous offre un récit plus synthétique et abondamment illustré.
L’acteur, qui se bonifiera avec le temps à la manière d’un bon vin, est devenu culte et méritait bien une biographie. Jean-Pierre Marielle, le livre qui montre la voix aborde les moindres recoins de la carrière du moustachu comédien à la voix de stentor au moyen d’une filmographie exhaustive, mais également ses faits d’armes dans les mondes du théâtre et (dans une moindre mesure) de la télévision (La Controverse de Valladolid en 1992). L’acteur, au même titre que Carmet ou Rochefort, a marqué quelques générations, tout en donnant leurs lettres de noblesse aux seconds rôles. De ses années de formation à l’école de la Rue Blanche, lui sont restées quelques amitiés indéfectibles avec notamment Jean-Paul Belmondo, qui sera lui abonné à vie aux premiers rôles.
Stéphane Koechlin retrace le parcours qui a mené Marielle à son personnage de grand échalas un peu soupe au lait, traversé par le « sang bourru de Bourguignon », l’enfance de l’acteur s’étant partagée entre Paris et la Bourgogne. L’occasion de rappeler aussi que Marielle jouera Jean Anouilh sur les planches de théâtre et qu’il partagera notamment la scène avec Delphine Seyrig. Stéphane Koechlin n’oublie pas la consécration des années 1970, en particulier grâce aux films de Joël Séria à l’image des inoubliables et goutues Galettes de Pont-Aven. Marielle croisera aussi quelques « bonnes fées » comme Bertrand Tavernier qui vont faire décoller la carrière de cet « éternel second », impeccable dans des rôles de beauf que l’on adorera détester. La filmographie complète fait état des nombreux chemins artistiques pris par Marielle, et montre toutes les nuances du personnage, que l’on n’attendait pas, en 1991, dans Tous les matins du monde d’Alain Corneau, en austère maître de musique. À notre époque #metoo, des longs métrages comme Calmos font aujourd’hui office d’OVNIs mais méritent d’être redécouverts. Cet ouvrage y contribuera peut-être !
Marc Vincent
Stéphane Koechlin sera présent à la 34ème édition du Salon du livre de Cosne-sur-Loire du 27 au 29 mai