Montbéliard – Paul-Élie Dubois, itinéraire(s) d’un peintre voyageur

Le musée du château des Ducs de Wurtemberg rend hommage à l’artiste peintre Paul-Élie Dubois, né à Colombier-Châtelot dans le Doubs le 20 octobre 1886. Dans cette rétrospective inédite, on voyage entre Franche-Comté et Méditerranée, l’artiste, médaille d’or au Salon de 1922, lauréat du Prix National français pour l’art 1923, ayant parcouru l’Algérie, l’Italie, le Maroc ou encore la Tunisie.

Paul-Élie Dubois - Itinéraire(s) d’un peintre voyageurDes pays du sud de l’Europe et de l’Orient méditerranéen, Paul-Élie Dubois (1886 – 1949) a tiré sa palette de couleurs, qu’il a mise à profit aussi bien dans des portraits que des paysages. Le parcours, conçu par Barbara Gouget, responsable des collections Beaux-Arts et directrice adjointe des musées de Montbéliard, se compose de cinq sections et de plus de 200 œuvres, la plupart exposées pour la première fois. On suit le cheminement de l’artiste, depuis sa Franche-Comté natale jusqu’aux pays méditerranéens. Carnets de notes et correspondances complètent ce corpus. La formation classique de Paul-Élie Dubois, par ailleurs voyageur invétéré, ne l’a pas rendu hermétique aux explorations esthétiques, et son traitement de la lumière et des couleurs s’inspire aussi des modernes.

L’exposition débute logiquement en fouillant les racines comtoises de l’artiste, ce dernier exposant régulièrement dans le Doubs, en particulier chez l’auteur et conservateur de musée Émile Blazer. Il trouve dans sa famille des modèles qui l’inspirent. Paul-Élie Dubois montera à Paris comme il est de coutume, pour se former auprès des maîtres et montrer ses œuvres à l’incontournable Salon. Il y croise plusieurs Francs-comtois à l’image de Jules-Émile Zingg ou encore Jules Adler. La nature, l’un de ses sujets de prédilection, il la découvre dans sa région natale, et peint notamment en plein air. En 1920, il part à la Villa Abd-el-Tif, palais d’Alger construit au XVIIIe siècle, et découvre les lumières de l’Orient méditerranéen, prenant alors part à ce que l’on appellera l’École d’Alger, en compagnie de Jean Launois, entre autres artistes.

Paul-Élie Dubois : La princesse verte – 1946 – Huile sur toile – Donation Docteur Muller, 1957 – Collection Musée de la Tour des Échevins, Luxeuil-les-Bains © Office de Tourisme de Luxeuil-les-Bains, Vosges du Sud

L’exposition présentera également une reconstitution de l’atelier du peintre avec plusieurs objets ayant appartenu à l’artiste, dont un chevalet sur lequel est installé le tableau Les pommes rouges, l’une de ses dernières œuvres, retrouvée après son décès en 1949. On pourra enfin en apprendre davantage sur les autres périples de Paul-Élie Dubois dans le bassin méditerranéen, à la découverte des géographies mais aussi des habitants. L’artiste va par ailleurs s’intéresser aux croyances et à la spiritualité de ces derniers. Un focus est également effectué sur son expédition dans le Hoggar algérien, où il rencontrera le peuple Touareg à l’occasion d’une mission scientifique en 1928. Ce massif montagneux du sud de l’Algérie va fortement l’inspirer, à tel point qu’il y gagnera son surnom de « peintre du Hoggar ».

– Paul Sobrin –

Paul-Élie Dubois – Itinéraire(s) d’un peintre voyageur, Montbéliard, Musée du château des ducs de Wurtemberg,
jusqu’au 29 octobre
montbeliard.fr

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