Le temps fort classique de l’été en Alsace accueille pour la première fois Alain Altinoglu, qui a mis sur pied un programme mêlant pièces symphoniques, musique de chambre et récitals, des concerts qui se partageront une fois encore entre trois hauts-lieux du patrimoine colmarien. Le nouveau directeur artistique a imaginé un festival entre pièces majeures du répertoire classique et œuvres moins connues, à l’image du concerto pour hautbois de Strauss.
L’Église Saint-Matthieu accueillera neuf concerts symphoniques, des rendez-vous à 20h30, dont une soirée d’ouverture le 5 juillet en compagnie d’Alain Altinoglu qui dirigera l’Orchestre Symphonique de la Radio de Francfort pour des couleurs XIXe, avec le Concerto pour piano n° 4 de Beethoven (1803) en compagnie du soliste Alexandre Kantorow, ainsi que la Symphonie n°4 de Mahler (1901). D’autres soirées nous emporteront sur les rives de Mozart et Strauss, Bruckner, Tchaïkovski… Signalons encore un récital exceptionnel de Grigory Sokolov le 10 juillet qui interprètera Purcell et Mozart. Du premier, on pourra entendre la partition baroque servie sur un clavier moderne, tandis que du génie autrichien, on appréciera la Sonate n° 13, aussi lyrique et emportée qu’est introspectif son Adagio en si mineur. Le seul horaire en après-midi à l’Église Saint-Matthieu sera le concert de clôture, carte blanche d’Alain Altinoglu à quelques complices autour de tubes classiques : la Truite, Casse-noisette, Le Carnaval des animaux entre autres standards.
Les amateurs de musique de chambre se donneront rendez-vous à 18h au Théâtre municipal de Colmar pour des moments plus intimistes, à l’image, le 6 juillet, du duo formé par Cédric Tiberghien et Bruno Philippe. Le piano du premier et le violoncelle du second converseront autour de sonates de Bridge, Debussy et Brahms. On retrouvera le pianiste le lendemain aux côtés du pensionnaire de la Comédie française, Éric Génovèse, autour d’Enoch Arden (1897), poème de Tennyson (traduit en français) et mis en musique par Strauss. Les autres rendez-vous chambristes convieront notamment un octuor de violoncelles (Ô-Celli), le quatuor à cordes Ardeo interprétant Mendelssohn et Dvořák, ou encore le trio Karénine pour un moment romantique avec Rachmaninov, Schumann et Beethoven.
Enfin, vos plages de midi seront également bien remplies au Koïfhus avec la plupart du temps des récitals, rencontres en toute intimité avec de jeunes talents du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris, des pianistes en particulier. Citons également un récital de guitare avec le jeune interprète grec Sotiris Athanasiou, qui parcourra sur ses six cordes une période de trois siècles, de Dowland et Scarlatti jusqu’à Rodrigo. Le festival colmarien nous annonce aussi quelques compositeurs rarement joués à l’image d’Alan Willcocks. Seul duo de ces rendez-vous au Koïfhus, le violoncelliste Jordan Costard et le pianiste Gabriel Durliat qui feront honneur à la Sonate pour violoncelle et piano n°2 de Fauré, mais aussi à la sonate Titus et Bérénice de Rita Strohl, « une compositrice injustement oubliée aujourd’hui mais au langage puissant et très coloré », souligne le festival.
Citons enfin, comme l’annonce Alain Altinoglu, « de nouvelles expériences artistiques inédites » avec notamment la Colmar Symphonic Mob© du 8 juillet, sur le Parc du Champ de Mars. Inscriptions et informations sur le site web du festival.
– Marc Vincent –
Festival International de Colmar, Église Saint-Matthieu, Théâtre municipal, Koïfhus, du 5 au 14 juillet
festival-colmar.com