Arrivé à la direction de la Rodia en novembre dernier, David Demange, en provenance de la salle du Moloco à Audincourt, a pris le temps de mûrir un nouveau projet pour la salle de concerts bisontine. Il a rejoint le programmateur (historique !) de la Rodia, Tico, et mis en place plusieurs chantiers dont les Escales, que l’on peut découvrir depuis le 26 mai.
David Demange avance pas à pas dans ses nouvelles fonctions. Avant l’annonce, en juin, de la reconfiguration du festival Détonation, la Rodia donnait rendez-vous au public, le 26 mai dernier, pour une première Escale sur sa terrasse avec Boom Tchak Klub !, caravane itinérante pour une ambiance Kitch’n Guinguette. La programmation des différentes escales se veut éclectique, entre live techno, DJ sets, selectas ou concerts à part entière à l’image de Liv Oddman le 3 juin, ou d’autres rendez-vous aux couleurs indie pop, rock, hip-hop… « L’idée c’est de remplacer les concerts en salle par un événement autour de la terrasse, on va y mettre des plantes, des transats, un petit espace DJ », explique le nouveau directeur, « et surtout faire découvrir des jeunes artistes ». Le Restaurant Concerts pourra être exploité pleinement, dès 18h30, avec ce nouveau rendez-vous appelé à revenir chaque printemps en mai-juin. L’entrée est à 6 euros le soir des concerts, sans préventes. Il est conseillé de venir tôt pour être sûr d’avoir une place !
Citons encore, au rang des nouveautés, Les Insolites de la Rodia, expériences quelque peu atypiques, dans le même esprit de faire découvrir des artistes que le public ne serait pas venu voir spontanément. Le premier se tiendra à la piscine Port-Joint avec des artistes camerounaises, Akutuk, le 14 juin à 18h30. Comme ces dernières se sont fait une spécialité de la technique de percussions aquatiques à mains nues, le lieu est tout indiqué ! À la rentrée, la Rodia peut d’ores et déjà nous annoncer un concert… secret dans un lieu caché ! « L’idée est d’expérimenter des nouveaux formats, en sortie de COVID où les gens ont envie de choses un peu différentes ».
Parmi les nouveaux dispositifs à découvrir l’an prochain (en mars 2024), citons « Une semaine avec », à savoir le temps qu’un artiste va rester à Besançon pour prendre part à différents rendez-vous, différentes actions en partenariat avec d’autres structures culturelles. Le soutien aux groupes locaux se poursuivra également, avec d’une part une centaine de jours consacrés chaque année aux répétitions des artistes dans les murs de la Rodia, et d’autre part un soutien à la création revu à la hausse, « avec la volonté d’aller vers des choses un peu transversales. On soutient notamment un artiste en danse, Étienne Rochefort, dont la nouvelle création est co-produite par la Rodia, qui jouera aussi aux Eurockéennes, au festival Détonation ». D’autres projets sont en préparation avec le Conservatoire de Grand Besançon Métropole, le CDN, un gros week-end avec Les 2 Scènes, le conservatoire et L’Antonnoir en décembre autour des musiques orientales.
« Décloisonner, créer du lien et croiser les public », résume David Demange. « La Rodia est une structure qui marche bien, qui a un public fort, mais l’enjeu pour nous c’est d’aller chercher toujours des publics différents ».
Propos recueillis par Dominique Demangeot