Émilie Capliez rend un hommage scénique aux légendes féminines du cinéma, actrices et réalisatrices, dans cette pièce chorale évoquant également l’image des femmes proposée par le cinéma.
Photo : Jean-Louis Fernandez
Pauline Peyrade, autrice associée à la Comédie de Colmar, convoque ainsi une centaine de femmes artistes, s’inspirant de scènes célèbres du grand écran et de témoignages, femmes-icônes incarnées par quatre comédiennes d’âges et de parcours différents. Un « portrait pluriel, un parcours diffracté », comme le précise l’autrice. Émilie Capliez souhaite proposer une « autre » histoire des femmes. « De Catherine Deneuve à Marilyn Monroe en passant par Romy Schneider et Delphine Seyrig. De Gena Rowlands à Aïssa Maïga, en passant par Adèle Haenel et Chantal Akerman. » Des femmes qui nagent se veut nécessairement multiple, l’écriture et le montage fragmentaires alimentés par de nombreuses sources: récits et témoignages d’actrices interviewées pour l’occasion, scènes de films… «Portrait kaléidoscopique » dont l’ambition est « de créer un seul et même corps, sans gommer pourtant les différences », comme le souligne Pauline Peyrade. D’où une solidarité féminine qui imprègne cette création, « une dimension sororale, […] les femmes se racontent elles-mêmes », précise la metteuse en scène.
Tableaux et décors sont créés en direct, interrogeant la thématique de l’image, et en particulier les clichés attribués aux actrices, « comment une image emprisonne et comment une autre peut libérer ». Manière aussi de débusquer derrière la pellicule (ou le papier glacé des magazines), les failles et les non-dits, les violences physiques ou psychologiques. Le point de départ semble être le mythe de Marilyn Monroe, et en particulier la scène de la piscine dans Les Derniers jours, film inachevé de Georg Cukor en 1962, Marilyn comme le symbole de ces «corps poursuivis par le désir des autres ».
– Paul Sobrin –
Des femmes qui nagent, Comédie de Colmar, du 31 janvier au 7 février
comedie-colmar.com