La nouvelle création de Pierre Thilloy, dont la première se tiendra au GRRRANIT-SN le 29 novembre prochain, partira ensuite en tournée en décembre à travers la Bourgogne Franche-Comté, au Creusot, à Nevers et à Dole. SAMĀ’, la lumière exilée convoque musique, danse et théâtre sur une même scène.
« Pour moi, c’est aussi une rupture, j’ai du mal à me contenter de la scène en tant que compositeur », nous expliquait Pierre Thilloy en septembre dernier lors d’une résidence au GRRRANIT-SN. « Dans SAMĀ’ j’invoque le théâtre, la poésie, la danse, la musique traditionnelle, arabe, occidentale, classique, savante. Tout ce qui me passionne dans la vie ! » Ces différentes esthétiques semblent tenir en place, être soudées grâce à la force centrifuge de la derviche tourneure invitée, Rana Gorgani. Quant au terme SAMĀ’, on peut le traduire par transe, tout un processus qui se met en place. C’est aussi une danse, d’où la présence de la derviche tourneure, entre prouesse physique et mysticisme. « C’est aussi le souffle quand les gens entrent en transe et sortent de leurs corps », explique Pierre Thilloy. « Une espèce de souffle d’extase. On est libérés de toutes les contraintes, de la terre, de nos problèmes. »
Le compositeur semble en effet avoir voulu abattre quelques frontières avec cette nouvelle création, dans la partition tout d’abord. Des orchestrations que l’on pourra qualifier de néo-classiques côtoient des moments à l’esthétique plus contemporaine. Sur scène, on trouve l’Orchestre Dijon Bourgogne et un violoniste soliste, Quentin Vogel. Le souffle, c’est aussi celui du contre-ténor Rémy Bres-Feuillet et de la voix du musicien iranien Habib Meftah Boushehri. Ce dernier apportera aussi ses percussions et son ney, flûte arabo-persane, tandis qu’Oscar Nguyen manipulera claviers et machines. Du côté du texte, Pierre Thilloy convoque Paul Claudel, « l’un des très grands poètes français mais qui était aussi diplomate, c’est pour ça que je l’ai invoqué dans ce projet ». On pourra entendre ses Poèmes d’exil prononcés par Frédéric Fisbach qui est aussi le metteur en scène. « Il ne parle pas simplement de l’exil comme quelque chose de négatif. On est tous des exilés quelque part. Dès qu’on a un problème, on s’exile de la société ». Habib Meftah Bousherhi dira pour sa part des vers de Djalâl ad-Dîn Rûmî, poète persan.
– Propos recueillis par Caroline Vo Minh –
SAMĀ’, la lumière exilée, Belfort, GRRANIT-SN (Maison du Peuple), 29 novembre à 20h – grrranit.eu
Et en tournée : Le Creusot, L’Arc, Scène nationale, 2 décembre à 20h
Nevers, La Maison - Scène conventionnée, 9 décembre à 20h
Dole, La Commanderie (Scènes du Jura), 13 décembre à 20h30